Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

RODRIGUES, Edgar [Antonio FRANCISCO CORREIA]

Né le 12 mars 1921 à Angeiros (Porto) — mort le 14 mai 2009 — Portugal — Rio de Janeiro & São Paulo (Brésil)
Article mis en ligne le 12 mars 2014
dernière modification le 12 juillet 2024

par ps
Edgar Rodrigues

Fils du militant anarcho-syndicaliste de la CGT portugaise Manuel Francisco Correia et de Albina da Silva Santos, Antonio Francisco Correai, plus connu sous son nom de plume Edgar Rodrigues, avait commencé à militer très tôt dans le mouvement libertaire. Dès son adolescence, il s’était formé notamment en écoutant, caché derrière la porte, les réunions clandestines de la CGT tenues au domicile de son père.
En 1936, après l’arrestation de son père, il alla le visiter à plusieurs remises à la prison.

Le 1er mai 1939, alors que toute manifestation était interdite, avec plusieurs autres il ne se rendait pas à son travail en guise de protestation et organisait une petite réunion. Il participait également à plusieurs groupes de théâtre dont le groupe Flor de la Mocidade à Santa Cruz Bispo (Matosinhos) où au printemps 1940 il rencontrait sa future compagne Ondina dos Anjos da Costa Santos et au groupe théâtral Alegres de Perafita dont était également membre un historique militant anarchiste, José Marques Da Costa.

En 1948, il fournissait des faux papiers au compagnon Luis Joaquin Portela qui était clandestin après s’être évadé en septembre 1946 de la prison de Peniche avec 5 autres prisonniers politiques. A l’été 1951, pour échapper aux persécutions de la police salazariste, il décidait de s’exiler au Brésil.

Après son émigration au Brésil il ne cessa de dénoncer la dictature Salazariste et allait mener un grand travail de recherches sur le mouvement social et anarchiste tant brésilien que portugais.

A la demande des compagnons Alfonso Vieira et Ideal Peres il écrivait un texte sur la dictature salazariste qui fut publié dans le journal Açao direta à la rédaction duquel il s’intégra. Puis, du 9 au 11 février 1953, il participa au congrès anarchiste brésilien tenu au domicile de José Oiticica où il rencontra plusieurs compagnons de São Paulo dont Edgar Leuenroth, Osvaldo Salgueiro et Adelino Tavares. Sous le pseudonyme de Edgar Rodrigues, il commença une collaboration importante dans la presse anarchiste internationale — dont Solidaridad obrera et CNT (Paris), Voluntad (Montevideo), Tierra y libertad (Mexico), El Libertario et Solidaridad gastronomica (La Havane), L’Adunata dei reffratari (New York), Reconstruir (Buenos Aires), Ruta (Caracas), etc.- et en 1957 publia son premier livre Na inquisiçao de Salazar.

Membre de la Société naturiste Amigos de Nuestra Chacara (SNANC), il participa également en mars 1958 à la fondation du Centre d’études José Oiticica qui allait organiser un très grand nombre de réunions, conférences, débats sur l’art, le végétarisme, l’anarchisme, la littérature et la sociologie jusqu’en octobre 1969 où le centre fut fermé par l’armée et ses militants emprisonnés — dont Edgar Rodrigues, Pietro Ferrua, Ideal Peres, Antonio Costa, Fernando Gonçalves da Silva, Manoel dos Santos Ramos, Paulo Fernandez da Silva, Eli Briareu de Oliveira, Maria Arminda Sol e Silva, Elisa, Alberto et Roberto da Silva Costa et Roberto Barreto Pedroso das Neves, Mario Rogerio Nogueira Pinto, Antonio Rui Nogueira Pinto — et dont le procès durera jusqu’en novembre 1971. Après sa libération il poursuivit un travail d’historiographie du mouvement anarchiste brésilien et portugais, publiant entre 1957 et 2007 plus de 60 livres.

En 1976, il collabora avec Elvira Boni au documentaire El sueño no acabo sur le théâtre anarchiste au Brésil et collabora de 1977 à 1988 au périodique O inemigo do Rey ainsi qu’à la revue espérantiste Fenisko nigra (Campinas).

Dans les années 1980 il aida particulièrement les nouvelles générations d’anarchistes brésiliens lors de la réouverture du Centre de culture sociale de São Paulo.

En avril 1986 il participa au congrès de réorganisation à Sao Pailo de l’organisation anarcho-syndicaliste Confederaçao operaia Brasileira (COB). Puis il fut avec entre autres Ideal Peres, Jaime Cubero, Liberto et Niro Lemos Reis, l’un des fondateurs des archives Centre d’archives Circulo Alfa de estudios historicos auquel il légua une grande partie de ses archives.

Edgar Rodrigues, qui avait participé en 2002 au documentaire de Rute Coelho Zendron Um estudo sobre Edgar Rodrigues, est décédé à Rio de Janeiro le 14 mai 2009.

Œuvres –Na inquisiçao de Salazar (1957) ; — A Fome em Portugal (1958) ; — Portugal hoy (1963) ; — Socialimo : sinteses das orig e doutrinas (1969) ; — Socialismo e sindicalismo no Brasil, 1675-1913 (T.1, 1969) ; — Nacionalismo e cultura social (1972) ; — Violencia, autoridade e humanismo (1974) ; — Conceito de sociedad global (1974) ; — ABC do anarquismo (1976) ; — Breve historia do pensamento e da lutas sociais (1977) ; — Trabalho e conflito (1977) ; — Novos Rumbos (1978) ; — Deus vermelho (1978) ; — Alvorada operaia (1980) ; — O despertar operaio en Portugal (1980) ; — Socialismo, um visao alfabetica (1980) ; — Os anarquistas e os sindicatos em Portugal (1981) ; — A resistencia anarco-sindicalista em Portugal, 1922-1939 (1981) ; — A oposiçao libertaria a Ditadura ; 1939-1974 (1982) ; — Os anarquistas, trabalhadores italianos no Brasil (1984) ; — Os trabalhadores italianos no Brasil (1985) ; — ABC do sindicalismo revolucionario (1987) ; — Os libertarios : ideais e experiencias anarquicas (1988) ; — Quem tem medo do anarquismo ? (1992) ; — A Nova auroa libertaria 1946-1948 (1992) ; — Entre didtaduras, 1948-1962 (1993) ; — Os libertarios (1993) ; — O Home nem busca da Terra Livre (1993) ; — O anarquismo no banco dis Reus (1993) ; — Os companheiros (5 volumes, 1994) ; — Diga nao a violencia (1995) ; — Sem fronteiras (1995) ; — Pequena historia da imprensa social no Brasil (1997) ; — Os Companheiros (1998) ; — Notas e comentarios historico-sociais (1998) ; — Pequeno dicionario de ideas libertarias (1999) ; — Universo acrata (Tome 1 et 2, 1999) ; — Rebeldias (4 volumes, 2005-2007) ; — Um seculo de historia politico-social em documentos (2 volumes, 2006-2007) ; — Lembranças incompletas (2007) ; — Mulheres e anarquia (2007).


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