Spécialiste de l’école buissonnière, Yvan Keuhenne s’était retrouvé dès l’âge de 11 ans livreur puis apprenti boulanger. Pendant la Première Guerre mondiale, le vol d’un cheval aux Allemands lui valut une condamna tion à 5 ans de prison. C’est en prison qu’il découvrit le gout de la lecture et qu’il combla les lacunes de son instruction.
Envoyé au service militaire en 1919, il ne tarda pas à déserter de la Caserne des Grenadiers de Bruxelles et se réfugia en France où il allait travailler comme ouvrier de ferme, puis aux Forges de Pont à Mousson et à Paris comme terrassier et électricien.
C’est vers 1923 qu’il commença à s’intéresser à la politique : entré au Parti communiste, il y resta 15 jours avant de commencer à fréquenter les milieux anarchistes et les équipes du Libertaire, L’anarchie et L’Ennemi du peuple auxquels il allait rester fidèle toute sa vie. Il se lia par la suite aux compagnons belges Marcel Dieu Hem Day et Léo Campion.
Jusqu’à son décès survenu début octobre 1997, il anima un petit groupe de réflexion — dont Catherine Lieutenant, le bouquiniste Jean-Pierre Canon et le comédien Yves Unstadt — qui se réunissait dans son petit appartement de la rue des Tanneurs à Bruxelles.