Sans doute réfugié en Suisse pour des raisons politiques, Samiel Kastrien (parois orthographié Kastriener) travaillait en 1891 comme typographe chez Weber et Pfeffer, imprimeur rue Levrier et demeurait 16 rue des cendriers à Genève.
Fi n avril 1891 il avait été l’auteur du manifeste Les anarchistes aux travailleurs qu’il avait fait imprimer à 4000 exemplaires et qui avait été largement diffusé lors de la manifestation du 1er mai à Sierne où il avait pris la parole en hongrois dans un discours des plus violents déclarant notamment que c’était « s’abaisser que de demander aux patrons la journée de 8 heures, qu’il fallait plutôt tuer tous les bourgeois et qu’après cette exécution, les ouvriers feraient ce qu’ils voudraient. ». Après avoir menacé les autorités et la police, il avait conclu par « Vive la révolution sociale, Vive l’anarchie ! ». Il était à cette époque membre du 5e groupe de la société allemande qui se réunissait rue Guillaume-Tell.
Le 21 septembre 1894 il avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion de France à lui « notifier en cas de découverte »