Leopold Kaltenbach avait d’abord résidé à Zürich avant d’aller à Genève où, en 1891, il demeurait 18 rue des Allemands et était membre du groupe allemand qui se réunissait rue Guillaume Tell. Il avait été à cette époque le meneur d’un conflit qui avait failli déboucher sur une grève générale des ouvriers cordonniers.
Selon la police il était un « habitué des réunions publiques où il prend toujours la parole, dans un langage des plus violent, il fréquente d’autre part, la plupart des révolutionnaires suisses, ». La police ajoutait qu’il avait « d’autre part constamment en sa possession des manifestes et brochures anarchistes, qu’il distribue de côté et d’autre ». Cette même année 1891 il avait été l’objet d’un procès verbal pour la distribution clandestine du texte « le registre des péchés de la police politique" (publié à Berne), mais qui n’avait pas connu de suite.
Qualifié de « forte être excitant constamment les ouvriers contre les parons », il était « considéré comme un individu des plus dangereux au point de vue de la tranquillité publique. ».