Dictionnaire international des militants anarchistes
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ZAÏKOWSKA, Sophie “SOPHIA”
Née le 17 mai 1874 à Vilna (Pologne) - morte début mars 1939 - Paris
Article mis en ligne le 12 juillet 2010
dernière modification le 7 janvier 2024

par R.D.
Sophie Zaikowska

Sophie Zaikowska était arrivée en France en 1899.

Elle collabora avant la Première Guerre mondiale à divers périodiques comme l’Éducation libertaire, revue des bibliothèques d’éducation libertaire (1900-1902), à l’Autarcie, publiée à Bascon en 1903 et aux séries de la Vie anarchiste à Chateau-Thierry (septembre 1912-1913) puis à Saint-Maur (20 avril 1913- août 1914) qui était alors publiée par le milieu libre de la Pie et dont le responsable de la rédaction était Paillard. La revue qui était mensuelle était alors sous-titrée "Libre tribune anarchiste".

Début 1911, suite à l’exécution au Japon du compagnon Denjiro Kotoku et scandalisée par le peu de camarades s’étant mobilisés, préférant assister à divers spectacles, elle avait écrit une lettre ouverte à Grandjouan, A. Bertrand et Jean Grave où elle déclarait : “Si, au lieu d’admirer les gestes d’Isadora Duncan, pauvre esclave, qui pour gagner le plus possible, installe ses jambes et se trémousse, les trois mille spectateurs, avec tous ceux qui, le même soir, emplissaient les cirques, les théâtres, les cafés concerts, les cinémas et autres attractions, étaient allés manifester devant l’ambassade du Japon, Kotoku et ses amis nous auraient été rendus… Dans toutes les grandes villes de l’ancien et du nouveau monde, faisant partie de la foule, des anarchistes vont applaudir des étoiles.Pauvres étoiles ! Pauvres anarchistes ! Dans tous les pays il y a des copains qui sont menacés, comme Kotoku et comme Ferrer et nous sommes impuissants à les sauver. Impuissants, pourquoi ? Parce que la masse des copains n’est pas assez empoignée par l’idée ; parce qu’ils dépensent leur argent leur énergie, le meilleur d’eux mêmes, quoi, à des sottises, ils se créent des besoins factices qui les dominent”. (cf. Les Temps nouveaux, 18 février 1911).

Elle défendait à cette époque à la synndicalisation des femmes. Lors de la conférence "La femme et le syndicalisme" donnée le 19 décembre 1913 au Groupe des mille communistes elle avait essayé de démontrer que “si la femme entrait dans les syndicats pour y demander un salaire égal à celui de l’homme, elle deviendrait plus forte et par conséquent plus indépendante”. Parallèlement elle dénonçait l’opposition des syndicats d’hommes et notamment celui des typographes de Lyon à cette entrée.

A partir de 1915 elle habitait avec Georges Butaud dont elle était la compagne à Saint Maur, 59bis Quai de la Pie, où ce dernier avait fondé une colonie anarchiste communiste.

Au cours de la période suivante elle écrivit dans le Néo-naturien qui parut à Châtillon-sur-Thouet (Deux-Sèvres) de 1921 à 1925 et assuma la rédaction et l’administration, à partir d’avril 1926, du Végétarien journal fondé par G. Butaud. Avec ce dernier elle avait publié en septembre 1923 aux éditions de la Brochure mensuelle : "Tu seras végétarien !". Spécialiste des problèmes de nutrition, Sophie Zaikowska était également l’auteur d’une "Étude sur le lait et les oeufs".

Sophie Zaïkowska fut, aux dires de l’En Dehors (avril 1939), « l’une des plus grandes figures et des plus ardentes propagandistes du végétarisme ». Elle rédigea pour l’Encyclopédie anarchiste de S. Faure l’article Végétarisme.

Compagne de G. Butaud et comme lui adepte des milieux libres, elle collabora à plusieurs essais naturistes, qui tous aboutirent à des échecs : colonie de Vaux (1902-1904) ; du quai de la Pie à Saint-Maur (1913) ; colonie de Bascon, près de Château-Thierry (1911) et enfin elle anima le foyer végétarien de la rue Mathis à Paris, dans le XIXe arr.

Sophie Zaïkowska assura en 1920 la rédaction de la Vie anarchiste. En 1930 elle résidait 131 rue Saint-Gratien à Ermont (Val d’Oise), siège du Végétalien.

Fin 1933 elle demeurait à Ermont, 131 rue Saint Gratien et était en instance de naturalisation, ce à quoi s’opposait un rapport du Préfet de Seine-et-Oise. La demande de naturalisation fut rejetée le 5 mars 1934.
Elle mourut au début de mars 1939.

Oeuvre : - La vie et la mort de Georges Butaud (1930 ?) ; - Victor Lorenc et sa contribution au naturisme.


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