Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

KILIFARSKI, Varban

Né à Harsovo (Bulgarie) le 25 mai 1879 — mort en janvier 1923 — Agronome — FACB — Sofia — Harsovo — Lausanne — Paris — Florence
Article mis en ligne le 31 janvier 2008
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
Varban Kilifarski

Fils d’un instituteur devenu propriétaire terrien, Varabn Kilifarski avait adhéré dès le lycée aux idées libertaires. Il fit des études d’agronomie en Russie d’où, selon l’expression de son frère tolstoien, il ramena tout « un wagon de littérature ». Il participa ensuite au mouvement révolutionnaire macédonien et à la lutte armée en compagnie du principal dirigeant de ce mouvement, Gotzé Deltchev, qu’il influença beaucoup dans son orientation idéologique et tactique. Retiré de ce mouvement et lié à la fin des années 1890 à Nicolas Stoinov, il participa à l’organisation des premières associations professionnelles de paysans. Puis avec les précurseurs de l’anarchisme social et révolutionnaire — dont Goulaptchev, Stoinov et M. Guerdjikov — il contribua énormément à la diffusion des idées libertaires.

Vers 1898 il avait traduit puis édité La Société au lendemain de la révolution de Jean Grave, ce qui lui avait valu d’être arrêté au moins à deux reprises et de ne pouvoir être remis en liberté provisoire qu’après le versement d’une forte caution. Il avait également été poursuivi pour “rébellion contre la force publique” suite à sa participation à une manifestation à Sofia où il avait été blessé à la tête. Au printemps 1905 il purgeait une peine de deux ans et demi de prison et sa bibliothèque avait été confisquée. Après sa libération en 1906, il correspondait notamment avec Les Temps nouveaux de Jean Grave sur la situation du mouvement libertaire en Bulgarie.

En février 1907 il est avec Bouïnov, Stoinov et Blaskov, membre de la rédaction du journal Société Libre (Sofia) édité par Michel Guerdjikov et qui fut interdit dès le deuxième numéro en mars. L’année suivante il lança le journal Acratie (Razgrad & Sofia, 5 décembre 1908 à 27 janvier 1911) et fonda une maison d’éditions de même nom. Le journal et la maison d’éditions constitueront l’œuvre de diffusion la plus importante des idées libertaires liées au mouvement social en Bulgarie avant la première guerre mondiale.

A la même époque il conçut le projet de fonder dans la ferme héritée de son père une école du modèle de L’École Moderne de Francisco Ferrer et de La Ruche de Sébastien Faure. Il commença même la construction des bâtiments nécessaires au milieu d’un jardin de 4 hectares d’arbres fruitiers qu’il planta lui-même. Mais la guerre balkanique qui éclata en 1912 l’obligea à quitter la Bulgarie pour ne pas avoir à y participer. Il partit alors en Suisse et s’installa un certain temps à Lausanne, s’intéresant à l’école Ferrer du Docteur Jean Wintsch. Il se rendit ensuite à Paris et collabora à La Ruche de Sébastien Faure où il enseigna la typographie, la reliure tout en se chargeant des travaux de jardinage et d’agriculture. En 1913 il participa au grand meeting de protestation contre l’interdiction faite à Kropotkine par les autorités françaises de participer à la célébration du cinquantième anniversaire de ses activités révolutionnaires.
A l’occasion du 1er mai 1914, un meeting anarchiste international fut organisé 49 rue de Bretagne à Paris auquel devaient prendre la parole Pierre Martin et André Girard (Français), Georges Thonar (Belges), Christian Cornelissen (Hollandais) José Silavitse [Estivalis] (Espagnol), Vlasta Boreck pour la Fédération anarchiste Tchéque ainsi que des orateurs représentant les Russes — Rogdaev et Orgheani du groupe russe Labeur —, Kilifarski pour les Bulgares et les Polonais.

A la veille de la déclaration de Guerre, Kilifarski quitta la France pour l’Italie et travailla dans l’agriculture près de Florence. Suite à ses contacts avec les militants italiens, il fut envoyé par les autorités en résidence forcée dans le sud du pays. A la fin de la guerre, Kilifarski rentra en Bulgarie où il s’adonna entièrement à la propagande libertaire jusqu’à sa mort prématurée d’un cancer en janvier 1923.


Dans la même rubrique

« KIKET »

le 15 septembre 2024
par R.D.

KARRASKI, Casimir

le 4 septembre 2024
par R.D.

KAISER, Oscar

le 4 septembre 2024
par R.D.

KANTOR, Izik, Abraham

le 9 août 2024
par R.D.

KERVYSER, Léon, Victor (père)

le 24 juillet 2023
par R.D.