Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GUÉNA, René, Yves

Né le 22 novembre 1887 à Brest (Finistère) — Electricien ; docker — CGT — Brest (Finistère) –Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)
Article mis en ligne le 20 octobre 2007
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.
René Guena (vers 1920)

René Guéna s’était engagé volontaire pour 5 ans dans la flotte en décembre 1905. En raison de nombreuses punitions, il avait été cassé de son grade de canonnier mais avait néanmoins obtenu un certificat de bonne conduite lui avait permis d’entrer en février 1912 à l’arsenal. Il avait commencé à militer très activement dès 1913 à l’arsenal de Brest où il travaillait comme électricien à l’arsenal. A cette époque il participa très activement aux manifestations contre la loi de 3 ans et contre la guerre. Selon, un rapport de police de juillet 1914 il aurait déclaré qu’il « Lui serait facile, en sa qualité d’électricien, avec quelques compagnons déterminés, de simuler un accident et de jeter la perturbation dans tout l’Arsenal en privant les ateliers de lumière, de force motrice ».

La déclaration de guerre ne permit pas alors son inscription au Carnet B et il fut mobilisé comme électricien dès le 2 août 1914 à Toulon sur les cuirassés France et Bretagne, puis sur le Lorraine à Saint-Nazaire avant d’être affecté en mars 1916 comme électricien aux ateliers de l’arsenal de Brest.

Opposant à la guerre, il s’était réjoui de la conférence tenue à Kiental (Suisse) en avril 1916 à propos de laquelle il écrivait à Marcel Hasfeld (lettre du 24 juin 1916) : « … Les camarades et moi, nous l’avons lu [le compte rendu] et discuté tous ensemble dans une réunion et nous sommes enchantés du résultat quoique la France fut faiblement représentée… C’est avec impatience que nous attendons les feuilles volantes pour pouvoir au moins par ce petit moyen crier notre haine de l’oppression que nous subissons un peu et même beaucoup le joug militariste ». I ; était à cette époque le secrétaire du groupe pacifiste et se faisait adresser brochures et manifestes à l’adresse de François Menez, 15 Marché Pouliguen à Brest. Il diffusait à cette même époque le journal Ce qu’il faut dire de Sébastien Faure et était en contact avec le docteur Georges Schklowsky à Berne (Suisse).

René Guéna, qui demeurait 82 rue Louis Pasteur, était en 1917 secrétaire de la Bourse du Travail de sa ville natale et secrétaire de l’Union départementale CGT du Finistère. François Dravalen, secrétaire sortant, fut réélu dans ces fonctions et Guéna devint trésorier. L’affiliation de l’UD au Comité de défense syndicaliste fut approuvée mais l’adresse d’un salut fraternel aux révolutionnaires russes proposée par Le Duff fut jugée prématurée en raison du « caractère [encore] trop confus » de la révolution.

Suite à sa participation à la grève révolutionnaire du 1er janvier 1918, il fut licencié de l’arsenal et trouva un travail à la coopérative des dockers L’Egalitaire.

En 1920, à l’issue du congrès départemental de l’UD qui se tint à Carhaix-Plouguer (Finistère), Guéna fit partie du bureau aux cotés du libertaire Edmond Le Bris le nouveau secrétaire.
Le 15 octobre 1920 il fut élu au conseil d’administration de la Maison du peuple. Sur 10 membres du conseil, sept étaient anarchistes : Guéna, Le Gall, R. Martin, Le Bris, Gourmelon, H. Cadec et Jean Tréguer.

Docker depuis 1919, il remplaça J. Tréguer à la tête du syndicat jusqu’en 1924 où Tréguer reprit son poste. Au début des années 1920 il était le délégué du syndicat des inscrits maritimes au Comité Sacco-Vanzett et avait été inscrit au Carnet B le 1er octobre 1922.
Il représenta l’UD-CGT, dont il était le secrétaire, au Comité de vigilance et d’action contre les menées fascistes d’Action française. Le comité fondé par R. Martin le 6 juillet 1923, comptait dans son bureau 6 anarchistes et 4 communistes.

Il était marié et père de deux enfants et demeurait depuis 1923 au 49nis rue Poulic-al-Lor.

Inscrit au Carnet B du Finistère, il n’en sera rayé que le 23 septembre 1928, après s’être installé à Saint-Nazaire en 1924 et où il avait été inscrit en 1926 au Carnet B de la Loire-Inférieure. Il travaillait alors aux chantiers du Penhouet à l’achèvement du croiseur Jeanne d’Arc.


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