Fils de Luig Ragni et d’Adalgisa Maloffin Cesare Ragni qui était serveur à Milan, avait été fiché comme anarchiste dès 1915. Durant la Grande Guerre, il combattit dans l’artillerie de campagne et reçut la Croix de guerre. En 1919 il était membre du Parti socialiste italien puis en 1921 avait rejoint le parti communiste.
Revenu à Milan il se rapprochait de nouveau du mouvement anarchiste. En 1925, avec Giovanni Cassinelli, Carlo Molaschi et Armando Tisi, il faisait partie du comité d’organisation de l’Union anarchiste italienne (UAI).
En mai 1927, la police démantela un réseau communiste clandestin à Brescia et il fut accusé d’en faire partie avec 20 autres militants. Arrêté, il fut enfermé à la prison de Brescia et sévèrement torturé pour lui faire avouer. Après plus d’un an de détention, il fut jugé par un tribunal spécial et acquitté le 3 juillet 1928, faute de preuves.
Au cours des années suivantes, il apparaît alternativement dans les rapports de police comme « anarchiste » ou « communiste ».
Il continua à entretenir des contacts secrets avec Pietro Costa et d’autres anarchistes impliqués dans le secours aux victimes politiques. Le 22 mars 1929, il fut arrêté pour « propagande subversive » et le 5 octobre de la même année, il fut condamné à cinq ans de réclusion, qu’il purgea sur les îles de Gorgona et de Ponza dont il fut libéré le 5 novembre 1932, suite à une amnistie.
En 1933, il correspondait avec l’anarchiste Emilio Strafelini, exilé en France. Des enquêtes menées en 1934 avec l’aide d’un informateur révélaient qu’il collaborait avec l’anarchiste Armando Papa et avec son partenaire de vente de rue, Camillo Caloni, dans l’organisation d’expatriations clandestines ce qui lui valut le 7 juillet 1934 d’être condamné à 5 ans de détention (peine réduite à 3 ans).
Selon la police il était également impliqué dans les activités de l’USI avec notamment Giuseppe Carcano, Alfiero Guerri, Mario Tronconi et Michele Veglia. A Ponza il avait continué de fréquenter les internés anarchistes. Il fut ensuite transféré sur l’île d’Ustica à la suite d’une protestation collective, puis dans les villes calabraises de Gerace et Locri.
Revenu à Milan le 12 mai 1937, il s’expatriait clandestinement en Suisse le 28 octobre avec Giuseppe Jacopini, un compagnon rencontré pendant la détention. Puis il gagnait la France dont il était expulsé en mars 1938 et partait en Espagne où avec l’aide de Virgilio Triva, il intégrait la Batterie Roselli du IVe Groupe d’artillerie internationale. Toutefois, dès août 1938, il avait dû être hospitalisé à Albacete pour tuberculose.
Passé en France lors de la Retirada, il fut interné au camp d’Argelès où il rejoignit le groupe anarchiste Liberta o morte avant d’être transféré aux camps de Gurs puis du Vernet. En mars 1940 il fut enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers pour aller dans les Flandres. Fait prisonnier par les allemands à Dunkerque, il est rapatrié en Italie où il est immédiatement condamné à 5 ans et envoyé dans les colonies pénitentiaires des îles Tremiti et Ventotene.
Libéré à la chute du régime fasciste en septembre 1943, il s’intégra la Résistance dans la 47e brigade partisane Garibaldi.
Après la libération il quitta le mouvement anarchiste et adhéra au parti communiste. Cesare Ragni meurt le 19 décembre 1949 de la tuberculose à Milan.