Louis Gauthier avait déserté une première fois avant de « faire sa soumission » lors de l’amnistie de 1889. Le 10 mars 1891, il désertait une deuxième fois du 86e Régiment d’infanterie basé au Puy et passait en Suisse où à Genève il fréquentait assidument les compagnons Mary, Ernest, Bordat, Philippot, Niquet, Penat et participait aux réunions tenues chez Moise Ardaine. Selon la police « Violent et querelleur, le sieur Gauthier passe pour un très mauvais sujet ».
Dans les réunions il regrettait « d’avoir déserté avant d’avoir descendu son colonel et toute la clique des officiers. ». Le 26 avril 1891 il avait été expulsé du canton de Genève.
Il aurait été membre à Genève d’un groupe de cambrioleurs et faux monnayeurs anarchistes dont faisaient entre autres partie Ferdinand Panchard ou Cauchard, Pierre Heller, les frères Granjean, Girard soit Van Gestel, Lanner, et Louis Paris, ces trois derniers également déserteurs français. En octobre il avait été sous mandat d’arrêt à Nyon (Vaud) pour complicité de vols avec la bande mais était parvenu à s’évader de la prison. Le 2 novembre il avait été arrêté à Genève.
Le 17 juin précédent, lors d’un conseil de guerre tenu à Clermont-Ferrand, il avait été condamné par contumace 20 ans de travaux forcés