Fils d’un ouvrier sellier monté à Paris où il allait travailler à l’usine Panhard., Dominique Gaultier avait été élevé dans le 13e arrondissement. Après des études de comptabilité et les évènements de mai, il avait adhéré à l’automne 1968 au groupe Jules Valles Valles de l’ORA animé par Corinne et Ramon Finster. Il assurait régulièrement la diffusion chaque semaine de L’Insurgé puis de Front Libertaire, notamment Place d’Italie, sur le marché du Boulevard Blanqui, au Kremlin-Bicêtre et sur le marché Mouffetard.
Jusqu’à sa nomination comme permanent salarié de l’ORA de septembre 1973 à octobre 1975 au local de la rue des Vignoles, où en 1972 les permanences étaient assurées par des militants de chaque groupe de la région parisienne ; il allait y développer un service de librairie et un atelier de reproduction par stencyleuse électronique qui allait être utilisé pour l’édition de tracts et bulletins par de nombreux groupes de l’ORA, de groupes de quartiers et d’associations et comités de soutien divers. Dans un texte interne (1975) intitulé « Bilan Permanence » et déduction faite du salaire versé au permanent (32.000 fr) apparaissait un solde positif de 26.000 fr. I
l avait également été été trésorier du groupe Valles auquel participait parfois sa compagne Anne Marie Adda et du Cercle Front libertaire du 13e arr. Lorsque le groupe avait décidé de s’investir dans un travail de quartier, il participa au terrain d’aventure situé sur une friche près du lycée Rodin et devint le directeur du Canard du 13 (1972-82, au moins 32 numéros) où il fut remplacé en 1981 par Daniel Guérin et auquel collaborèrent plusieurs militants du groupe ORA dont le couple Finster, Guy Gibaud, Geneviève Pauly, Marie Guérin, Michel Ravelli et Serge Torrano.
Puis en 1975reprit la librairie La Commune de la Butte aux cailles (fondée par R. Finster), rue Barrault, qui servait également de lieur de réunion au groupe ORA-OCL2 du 13éme et au journal Le Canard du 13e. Sous un air bourru et toujours un long fume-cigarettes aux lèvres, Dominique cachait un certain humour et le gout de la découverte de textes littéraires.
Après avoir quitté l’OCL en 1976 lors de la dérive autonome il commença ensuite un travail d’éditeur en co-fondant avec entre autres Guy Ponsard (ancien de la Gauche prolétarienne) Anne Marie Adda, Joseph Benhamou et Dominique Joubert (anciens militants de l’ORA) les éditions Le Tout sur le Tout dont sa compagne dessina le logo, puis en 1984 de Le Dilettante et de la librairie éponyme, place de l’Odéon.
Dans les années 2000 il participait chaque été au village-livres de Montolieu (Aude) où il tenait une petite échoppe.