Nestor Ferrière avait milité en région parisienne sans doute à Levallois-Perret ou à Saint-Denis où le 19 février 1891, lors du tirage au sort à Saint-Denis, avec plusieurs compagnons anarchistes il avait bruyamment manifesté aux cris de « A bas la patrie ! Vive l’anarchie ! », ce qui lui valut d’être poursuivi le 23 mars suivant avec Élisée Bastard, Émile Voyez, François Collion, Henry Decamps, François Pernin et Charles Galau. Tous furent acquittés à l’exception de Decamps condamné à 15 jours de prison.
A cette époque il demeurait 167 Avenue de Clichy avec son fils Henri.
Il avait subi à Paris plusieurs condamnations : un an de prison le 2 juillet 1892 pour “association de malfaiteurs » — il avait été arrêté avec Jules Rousset en train de placarder des affiches —, un mois le 20 octobre 1893, deux ans et 50 F d’amende le 4 octobre 1895 pour « fabrication et détention d’explosifs », un mois le 27 décembre 1898 pour « outrages à agent ».
Fut il un déçu du Dreyfusisme ? Toujours est il qu’en juin 1899, avec notamment Otto, Raoul Mayence et Roubineau, il devait participer comme orateur à une réunion organisée par le groupe nationaliste d’Henri Rochefort dans le 18e arrondissement, Cette réunion qui, suite à la mobilisation de socialistes et d’anarchistes, s’était repliée au café “A la Cinquantaine” au coin de la rue du Poteau, fut finalement dispersée par les contre manifestants. Le 15 septembre suivant, avec notamment Roubineau et Pastour, il avait tenté d’organiser à Aubervilliers une conférence d’anarchistes antisémites qui n’avait pu se tenir à la suite de l’intervention de compagnons qui avaient envahi la salle, les avaient obligé à prendre la fuite et s’étaient emparés de la caisse qui, selon la police, contenait 5 francs. Ferrière était alors en contact avec le journal antisémite La Libre parole et son directeur E. Drumond.
Ferrière qui figurait sur l’état vert n° 4 des anarchistes disparus et/ou nomades (avril 1904), était noté comme anarchiste ayant disparu du département de la Seine depuis novembre 1903.
Nestor Ferrière travaillait, comme employé mobilisé, en juillet 1917 à la poudrerie nationale de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), Nestor Ferrière était à la tête de la section des mécaniciens et similaires de Saint-Médard qui dépendait du syndicat des poudriers de Bordeaux. Il fut renvoyé à son dépôt, au 7e régiment colonial, par décision ministérielle, en septembre 1917.
Il y a sans doute identité avec Ferrière, signalé au début des années 1880, comme membre du groupe La Solidarité de Levallois aux cotés notamment de Louis Léveillé, Courapied, Marchand et Dodot.