Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FEUILLEAUBOIS, Raymond, Paul « THEO »

Né à Paris XIX le 22 janvier 1884 – mort le 19 mai 1959 - Journalier ; vitrier – Paris - Belgique - Hollande
Article mis en ligne le 3 janvier 2025
dernière modification le 7 janvier 2025

par Marianne Enckell, R.D.

Fils de Paul Alexandre, boucheur à l’émeri, et de Désirée Pauline Robin, couturière, Théo Feuilleaubois vivait de petits métiers dans l’industrie du spectacle, figurant ou membre de la claque. Il aurait été membre du syndicat des irréguliers et des hommes de peine.

Il fut arrêté le 26 ou 27 mai 1900 lors de la manifestation au Mur des fédérés, pour injures aux gardes municipaux, mais bientôt relâché.

En 1903, il rencontra Sophie Anna Claus [épouse Barthelmess] avec laquelle il eut un enfant, Raymond Théodore Barthelmess, né le 3 mars 1904 à Paris, qui devint l’écrivain Henri Calet. Ils s’établirent ensuite en Belgique, Feuilleaubois fuyant ses obligations militaires.

Signalé disparu de Paris depuis mars 1903, Raymond Feuilleaubois (parfois orthographié Feuillanbois) avait été inscrit à l’état vert n°4 des anarchistes disparus et/ou nomades.

En 1904 il vivait avec Sophie Claus à Namur. Le 20 mars 1904 il fut arrêté à Namur pour « vagabondage » et le 8 mai suivant fut expulsé de Belgique

En 1914, alors qu’ils résidaient dans la famille Claus à Burcht (province d’Anvers), l’invasion allemande força Théo Feuilleaubois et Ida Barthelmess, fille d’Anna, à trouver refuge en Hollande ; ils passèrent touts la période de la guerre à à Niedorp (près d’Alkmaar) chez Nicolaas Schermerhorn, un pasteur anarchiste. Ils eurent un enfant, Louis-Nicolas Barthelmess, né en 1915 à Delft.

Théo, revenu à Paris vers 1920, s’installa avec Anna Claus et leur enfant dans un hôtel de Belleville, passage Julien-Lacroix. Anna était fourcheteuse et Théo écoulait de la fausse monnaie. Ils habitèrent ensuite rue de Tanger, à la Villette. Théo vendit des journaux à la criée avant de trouver un emploi de manutentionnaire dans une usine de paratonnerres, puis dans un garage.
Enfin ils habitèrent dans un deux-pièces assez misérable dans l’immeuble du 18 rue Brunel, XVIIe arr., où la jeune femme vivait avant la guerre. Tous deux occupèrent ce logement jusqu’à la fin de leur vie.

Le 25 août 1923, Feuilleaubois fut arrêté par la gendarmerie et emprisonné pour insoumission. Après cinq mois de prison, il dut effectuer 18 mois de service dans l’infanterie coloniale, jusqu’à sa libération en juillet 1925.
Il put enfin épouser Anna le 9 octobre 1926 à Paris XVIIe arr.

Durant l’été [1940], accompagnés de Jean De Boe qui était le compagnon d’Ida Barthelmess, Anne et Théo Feuilleaubois s’installèrent à Cadéac-les-Bains (Hautes-Pyrénées) où ils restèrent jusqu’en avril 1944.

Théo Feuilleaubois est mort à Paris X le 19 mai 1959.


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