Anton Kammerer avait commencé à milité très jeune dans le mouvement social, ce qui lui avait valu diverses poursuites et, à l’âge de 20 ans, de passer en Suisse pour échapper au service militaire.
Anton Kammerer résida dans diverses localités en Suisse (Berne, Fribourg, Zurich) où il fut membre de l’union générale allemande et l’un des diffuseurs du journal Freiheit de J. Most (1883). A Berne il était un membre actif du groupe Freiheit. Il aurait participé le 17 septembre 1880 — aux cotés entre autres de Kropotkine, Herzig, Élisée Reclus, Otter. — à la réunion de Vevey (Vaud) où avait été adopté un programme préconisant l’autonomie des groupes et la propagande par le fait. En octobre 1883 il ’absenta de Berne et fut soupçonné par la police d’avoir participé à des attentats à Strasbourg et à Stuttgart.
Revenu à Vienne en décembre 1883, il écrivait à un ami : « Je suis malade, mes membres sont affaiblis et refusent leur service. Mais mon esprit est toujours le même… Nous ne devons pas nous arrêter jusqu’à ce que la dernière pierre de la société capitaliste soit pulvérisée par les coups de marteau de la révolution sociale. Envoie moi aussitôt que possible un peu d’argent … Je vis sacrifier ma vie, mais pour cela j’ai besoin d’aide » (cf. Le Libertaire, 28 juillet 1922).
Dans la nuit du 15 décembre 1883, il abattait le commissaire de police de Floridsdorf (Vienne).
Il fut arrêté à Vienne le 28 février 1884 quelque temps après Hermann Stellmacher. Lors de la perquisition la police avait trouvé de la dynamite à son domicile. Tous deux furent en outre
accusés d’avoir tué le 22 octobre 1883 un pharmacien à Strasbourg et un policier à Vienne et avoir blessé plusieurs agents lors de leur arrestation Tous deux furent condamnés à mort le 10 juin 1884. Kammerer fut exécuté le 20 septembre 1884. Stellmacher avait été exécuté le 8 août.