Abraham Martin dit La Mitrailleuse, ancien communard, s’était réfugié à Londres au début des années 1890 (ou en 1871 ?). La police la qualifiait de « souteneur » et “d’inventeur des plus dangereux”. En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de « surveillance aux frontières ». Au printemps 1894, suite à une lettre anonyme envoyée de Londres, il fut suspecté par la police française d’avoir mis au point une nouvelle petite bombe « d’une force et d’une puissance inconnus jusqu’à présent pouvant aisément être dissimulée dans la poche et manipulée sans danger pour le porteur ».
Il était sans doute revenu en France où à l’automne 1894, au Havre, une malle venant d’Angleterre devant être livrée à Auvers par Pontoise à un certain A. Martin, fut saisie. Elle contenait tout un matériel d’ouvrier armurier ou mécanicien, un nombre considérable de clés, plusieurs obus non chargés et divers modèles d’engins “suspects”.