
C’est encore très jeune qu’Ana Maria Martinez Sagi, née en 1907 dans une famille bourgeoise, avait été attirée par les luttes pour l’émancipation féminine et pour la poésie notamment surréaliste. En 1928 elle avait été l’une des fondatrices du Club féminin sportif de Barcelone dont en 1931 elle fut la secrétaire de la commission culturelle et parvint à imposer la reconnaissance pour les femmes de divers sports (lancements du javelot et du disque).
Après la mort de son père en 1932 elle commença à travailler comme journaliste pour la mairie de Barcelone et noua des relations avec le milieu intellectuel (Unamuno, Garcia Lorca, Margaritéa Xirgu.). Puis elle se rapprocha de l’anarchisme, notamment après avoir entendu un discours de Durruti en 1934. Cette même année 1934 elle fut la première femme dirigeante du club de football FC Barcelone.
Après le coup d’État franquiste de juillet 1936 elle fut correspondante de guerre dans la Colonne Durruti pour le quotidien colombienEl Tiempo et pour l’organe du Conseil d’Aragon Nuevo Aragon ce qui lui valut d’être surnommée La Aristocrata par Durruti. Elle collabora également à CNT, El Combate (Caspe) et La Noche (Madrid) entre autres.

Passée en France en janvier 1939 lors de la Retirada, elle s’installa à Paris puis à Chartres où elle allait survivre de petits boulots (vendeuse, traductrice, correctrice.). Pendant l’Occupation elle s’intégra dans la Résistance dans un réseau d’évasion et de passage entre la France et l’Espagne qui allait permettre de nombreux juifs de s’enfuir et d’échapper à la déportation.
Après la Libération elle s’installa à en 1947 à Cannes où elle allait créer divers objets de décoration et des foulards peints avant de gagner Montauban y nouer une relation amoureuse avec un ingénieur et devenir mère d’une fille qui allait mourir encore enfant. Puis elle avait émigré aux États-Unis où pendant 15 ans elle allait enseigner le français dans une université de l’Illinois tout en voyageant en Amérique du Sud et en Europe.
Revenu en Espagne après la mort de Franco et désenchantée par la réalité du pays qu’elle ne reconnaissait plus, elle allait vivre pendant 20 ans dans ses souvenirs. Déjà très âgée et gravement malade elle se retira dans une maison de retraite de Sampedor (Barcelone) où elle décédait le 2 janvier 2000.
Œuvre : - Camnos (1929) ; - La Dama gris (1934) ; - Inquietud (1932) ; - El iltimo triunfo (1932) ; - Laberinto de presencias (poésies, 1969).