Jules Xixonnet (orthographié aussi Xixonet), qui fin mai 1888 avait quitté Prades où il militait, était membre dans les années 1890 du groupe anarchiste du quartier de Mustapha à Alger où il travaillait comme tailleur d’habits et demeurait 30 rue Rovigo. Le 16 avril 1892, comme plusieurs autres militants dont Faure, Reissner, Rieger, Parik et Camboulives, il fut l’objet d’une perquisition. Outre de nombreux écrits anarchistes, dont certains donnaient de indications pour la fabrication d’explosifs, la police avait saisi une boule creuse en fer percée à ses deux extrémités et une pince en fer cachées sous des tissus. Toutefois, après interrogatoire, Xixonnet avait été laissé en liberté. Le 30 avril suivant, semble-t-il préventivement à la manifestation du 1er mai, il avait été arrêté à Alger — avec entre autres Sarcelle, Morlay, Rousset, Hayard, Pellegrin, Lemoine, Auriol, Huet, Baillac Faure et Camboulives — pour “complot contre la sûreté de l’État” puis avait été relaxé. Il était qualifié de “violent en paroles”.
En novembre 1893, la police pensa qu’il était parti en France à Béziers alors qu’en fait il travaillait à Tarzout sur la propriété de Paul Régnier, ami d’André Reclus et qui comme lui, employait plusieurs anarchistes. Lors de la perquisition effectuée à la ferme en janvier 1894, la police avait saisi à son domicile diverses notes en espagnol et les brochures Précis du mouvement anarchiste et L’anarchie en cour d’assises de S. Faure. Il fut arrêté dans les circonstances suivantes : après la perquisition Cheitanov, Xixonnet, Boisson, Tracol, Lortal et Benouar ben Atoufi, tous employés à la ferme de P. Régnier, étaient venus porteurs d’un drapeau rouge, deux d’entre aux armés d’un gourdin, pour tenter de s’opposer à une nouvelle perquisition à la ferme d’André Reclus. Au moment où les gendarmes les avaient emmenés, André Reclus avait crié « Vive l’anarchie ! » ce qui lui avait valu un procès-verbal. Dans la foulée la police effectua une perquisition dans une autre ferme où se trouvait le compagnon Léonce Cotinaud chez qui fut saisie une abondante correspondance. Ils furent inculpés d’outrages à magistrat et transférés à Orléansville. Xixonnet fut condamné le 21 juin à 1 mois d’emprisonnement.
Membre du syndicat ds tailleurs, i fut en novembre 1894 l’un des animateurs de la grève ds tailleurs d’Alger.
Jules Xixonnet est décédé d’une crise cardiaque à Hanoteau (actuellement Zeboudja) dans la nuit du 15 au 16 juillet 1919.