Dictionnaire international des militants anarchistes
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BRAUNER, Karl
Né à Leipzig le 3 octobre 1994 – mort le 20 juillet 1994 - Ouvrier lithographe – KPD-O – CNT – Leipzig – Barcelone (Catalogne) – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 6 septembre 2013
dernière modification le 27 octobre 2023

par ps

Membre des Jeunesses syndicalistes au début des années 1930, Karl Brauner, qui était très ami avec Irma Götze sœur du responsable anarcho-syndicaliste Ferdinand Götze, avait adhéré après la prise du pouvoir par les nazis au KPD-O. Il était alors membre de l’organisation de défense « Leipziger meute » formée de jeunes antifascistes de diverses tendances. Il composa à cette époque les journaux illégaux du KPD-O et Die Soziale Revolution (1934) revue de la FAUD. Puis pour échapper à la Gestapo, en octobre 1934 il émigra en Espagne où il adhéra à la CNT où il continua de collaborer avec des anarchos-syndicalistes allemands et des exiles du KPD-O.

Grâce à l’intervention d’Helmut Rüdiger, il obtint un travail dans une imprimerie où il ses qualifications techniques lui permirent d’installer une section offset de reprographie. Impliqué dans grèves et actions menées par la CNT à cette époque, il participa également à l’acquisition d’armes et d’explosifs et à l’organisation et la protection d’un dépôt d’armes à Horta. Après avoir activement participé aux combats de juillet 1936 à Barcelone, il s’enrôla comme milicien dans la Colonne Durruti. Après avoir été grièvement blessé dans la zone de Sietamo (Huesca) en septembre, il retourna au front en novembre dans le Groupe international.

En 1937, suite à des divergences idéologiques avec Rudolf Michaelis le délégué politique du Groupe international, il abandonna la colonne avec entre autres Ernst Galanty et Paul Helberg avec lesquels il intégrait la « bataillon de la mort" commandé par Candido Testa, un infiltré fasciste italien. En juillet 1937, suite à un refus du bataillon de combattre faute d’armes, il fut condamné à 20 ans de travaux forcés avec Galanty et Helberg. En novembre 1937 il s’évadait de la prison de Cardona et revint à Barcelone où il allait vivre illégalement. A la mi 1938 il fut arrêté et emprisonné.

Libéré à la fin de la guerre, il passa en France lors de la Retirada. Interné au camp de Gurs, il y fit partie en mars 1939 du groupe d’une centaine d’anciens volontaires allemands qui refusèrent de se soumettre à la direction stalinienne du camp et s’organisèrent avec d’autres volontaires étrangers en une 9e Compagnie (sans doute du numéro de l’ilot du camp). Il y fit partie du Comité avec plusieurs autres anciens membres du DAS ou de la CNT comme les Allemands Egon, Illfeld, Helmut Klose, le tchéque Paul Czakon et le russe Michel Vorobiev. Après sa remise en liberté il subsista d’abord en vendant du charbon puis comme photographe à Pau. Arrêté en mai 1940 il fut interné au camp de Gurs dont il parvint à s’évader en juin. Après avoir vécu illégalement, t à Bayonne et Port Vendres, il gagna Marseille où il participa à la falsification de visas du consulat d’Uruguay au profit d’un comité d’aide aux réfugiés. Suite à une dénonciation, il fut arrêté et fut interné à Marseille, à Aix-en-Provence pendant plus d’un an puis interné au camp des Milles (Aix) dont il parvint à s’évader. Suite à une nouvelle arrestation, suivie d’une autre évasion, il fut arrêté à Chalons-sur-Saône et transféré en Allemagne. Il fut alors incarcéré à Waldheim puis à Glatz (Haute Silésie) jusqu’à la fin de la guerre.

A la Libération il choisit de rester en République Démocratique Allemande (RDA) et retourna à Leipzig où il résida jusqu’à son décès survenu à Paunsdorf le 20 juillet 1994. Ce n’avait été qu’après la chute du Mur, qu’il avait pu faire un voyage en Espagne.


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