Emigré aux Etats Unis à l’âge de 14 ans, Franz Feigler, devenu marin, avait adhéré aux IWW où il s’initia à l’anarchisme. Lors de la guerre d’Espagne, il se rapprocha du groupe éditant le journal Vanguard (New york, 1932-1939) et participa quand il était à terre aux débats animés notamment par Walter Starret et Sam Weiner Dolgoff. En 1935, dans le port de New York, il fit partie avec le compagnon Robert Bek-Gran, d’un groupe de marins qui était monté à bord du navire allemand Bremen pour y déchirer le drapeau à croix gammée. Puis il fut proche du groupe éditant autour d’Abe Bluestein l’hebdomadaire libertaire Challenge (New york, 1938-1939).
Pendant la Seconde guerre mondiale, il s’opposa au pacifisme de certains des camarades du groupe et s’enrôla comme timonier sur les navires partant ravitailler l’URSS : à bord du Israel Putnam, il fit ainsi partie du premier convoi à gagner Mourmansk par la Mer blanche.
A son retour de Mourmansk en 1942, il organisa dans son appartement du Lower East Side une réunion à laquelle participèrent notamment sa compagne Augusta Gussie , Audrey et Dave Koven, Sam et Esther Weiner et Dorothy Rogers où fut notamment décidée la publication du bulletin anarchiste Why (New York, 1942-1947) où sous le pseudonyme Lead Line il allait tenir la rubrique On the waterfront.
En 1945-46 Franz Fleiger reprenait la mer en tant que capitaine du Josiah Wedgwood qui acheminait depuis Hambourg les survivants de la shoah jusqu’en Palestine à Haifa et brisait le blocus britannique.
Franz Fleiger collabora par la suite à Resistance (New York, 1947-1954) où il était le responsable de la rubrique Notes of a mariner, ainsi qu’à Freedom (Londres), The Match (Tucson, 1969-200 ?) et l’organe yiddish Fraye Arbeiter Shtimme (New York, 1899-1977) dont il fut membre du comité de rédaction. Il était également membre du Libertarian Book club dont sa compagne Gussie fut la secrétaire jusqu’à son décès en 1971.