Dictionnaire international des militants anarchistes
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LEMAIRE, Jules, André
Né le 17 février 1874 à Amiens - Cordonnier ; colporteur, marchand de quatre saisons - FCA - FCAR - Amiens (Somme) - Londres
Article mis en ligne le 30 janvier 2013
dernière modification le 1er janvier 2024

par ps

Enfant naturel reconnu en juin 1875 lors du mariage de sa mère, Jules Lemaire - parfois orthographié Lemaitre - était en 1892 le trésorier du syndicat des chemins de fer. D’abord militant allemaniste, il était devenu anarchiste et avait été très actif lors des grèves d’avril et mai 1893 à Amiens. Il demeurait alors 16 Place Vogel. L’année suivante, et notamment le 1er janvier lors des rafles chez une trentaine de compagnons de la région après l’attentat de vaillant, il fut l’objet de plusieurs perquisitions au cours desquelles furent saisies diverses brochures, journaux et chansons anarchistes. A l’automne 1895 il fut envoyé pour un an au service militaire à Reims où il fut versé dans une compagnie de discipline.

A la fin des années 1890, il aurait été, selon la police, en contact avec une bande de cambrioleurs anarchistes (Schouppe ?). Au printemps 1898 il demeurait 3 rue de Motte et était le responsable d’une souscription en faveur des familles de la dizaine de compagnons condamnés à des peines de 20 jours à deux mois de prison pour avoir perturbé une réunion cléricale (voir Desprez). Il participait également aux réunions du groupe animé par Alexandre Ségard. A cette même époque il était l’un des diffuseurs locaux du Journal du peuple de Sébastien Faure.

Au début des années 1900, il demeurait 49 rue de l’Aventure à Amiens, était membre avec Morel, Decoucelles et Alexandre du groupe local et participait chaque année aux vendanges dans la Marne et en profitait pour y diffuser diverses brochures anarchistes et antimilitaristes dont "La peste religieuse" et "le Manuel du soldat". Il circulait alors à bicyclette.

Le dimanche 10 mars 1901, à l’occasion de la mi-carême, Lemaire, accompagné notamment par les frères Émilien et Camille Tarlier, Carpentier, Dubourguet, Calazel et sa compagne Alice Marcellin, Pépin, Gosselin, Péchin et Goullencourt, avait parcouru les rues de la ville à bord d’un char représentant Le Capital écrasant le travail d’où étaient jetés des papillons multicolores portant les inscriptions " A Bas le capital, Ni maître, ni valet !", "A bas l’autorité, Vive l’anarchie ! ", "L’armée est l’école du crime", "La femme est l’égale de l’homme", "La propriété c’est le vol, A bas la propriété”…

Poursuivi en octobre 1901 (sans doute en appel) pour "injures envers l’armée" avec Tarlier, Carpentier et Pépin, il bénéficia comme ses camarades d’un non-lieu ; en juin ils avaient collé sur la vitre intérieure du local qu’il occupaient, 8 de la rue Saint-Germain, l’affiche L’armée est l’école du crime ce qui lui avait valu le 2 juillet une condamnation à 15 jours de prison. Le local inoccupé avait été réquisitionné en juin par un groupe de cordonniers libertaires qui en avaient fait le siège de la Ligue des anti-proprios. Le local avait été décoré de diverses gravures antimilitaristes, anticléricales, de portraits de Ravachol et de Vaillant, d’un numéro de Germinal avec le portrait d’Angiolillo et de divers exemplaires du Père Peinard, du Libertaire et des Temps nouveaux. Il avait également été accusé d’avoir participé en mai au déménagement du compagnon Edmond Carpentier (voir ce nom) expulsé de son logement.

Le 11 janvier 1902, il fut l’un des organisateurs de la conférence "L’armée, école du crime" par Dubois Desaulle, organisée à la salle de l’Alcazar par le groupe La Jeunesse Libertaire d’Amiens.

Poursuivi comme gérant de Germinal en février 1906 avec Bastien pour propagande antimilitariste, il avait été condamné à 18 mois de prison et 100 francs d’amende, tandis que Bastien était condamné à 15 mois.

En novembre 1907, il avait été poursuivi en correctionnelle pour outrage à gendarme.

Fin mars 1909 il avait été l’objet d’un procès verbal, - avec Albert Andrieux, Lucien Graux, Adolphe Fortel et Adolphe Martin - pour avoir distribué journaux et brochures antimilitaristes lors du conseil de révision.

Au début des années 1910 il était l’un des responsables du Comité de défense sociale (CDS) d’Amiens.

Membre de la Fédération communiste anarchiste (FCA), Il avait fait partie le 23 février 1913, à l’occasion de la Mi-Carême, du groupe d’une quinzaine de libertaires - dont Julien Gaillet et Raymond Barbet - qui s’étaient mêlés à al foule avec deux chars à bras portant des pancartes : sur l’une le dessin d’un prisonnier assis sur un tabouret et intitulé "Quand on a volé un pain !" et l’autre représentant un homme à redingote dansant devant un coffre fort plein d’écus et portant une valise sur laquelle était inscrit "Mexique" et intitulée "Quand on vole des millions !". Entre les deux chars, les compagnons chantaient et diffusaient la chanson Les deux vols. Lorsque les forces de police arrachèrent les banderoles et confisquèrent les deux voitures à bras, les compagnons avaient jeté de nombreux papillons portant l’inscription “Rousset est un nouveau Dreyfus", "A bas les lois scélérates", "Amnistie pour tous les détenus plitiques", "La liberté d’opinion est sacrée". Lemaire avait déjà participé l’année précédente à la manifestation organisée de la même façon par le groupe libertaire lors de la Mi-Carême. En 1914 il était membre du groupe local de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR) dont le secrétaire était Cappy.

Lors dee la guerre il avait semble-t-il été affecté aux Bataillons d’Afrique, s’éatit insoumis et avaiyt gaggé la Belgique avvant de se réfugier à Londres où en septembre 1924, il avait été condamné à 6 mois de prison et à la déportation pour avoir “omis les formalités et inscriptions des étrangers” (cf. Le Libertaire, 22 septembre 1924). Il avait ensuite été rremis aux mains des autorités françaises à Calais. Après 4 mouois de préventive, il avait été poursuivi en juin 1925 devant un conseil de guerre à Lille où, défendu par maître Leclerrc, il avait été condamnéà 6 mois de prison avec sursis (cf. Le Libertaire, 20 juin 1925).

Demeurant 27 rue Haute des Tanneurs à Amiens, Jules Lemaire figurait comme « anarchiste militant » sur la liste de 1935 des anarchistes de la Somme.


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