François Carteron, marié et père d’un enfant, avait travaillé à la Compagnie des compteurs. Pendant la Première guerre mondiale, il ne fut pas mobilisable vu son âge, et demeurait alors 113 rue de Javel où sa femme était concierge. En 1919 il travaillait comme ouvrier mouleur à l’’usine Panhard et Levassor, 19 avenue d’Ivry, où il était le délégué des Conseils d’ouvriers syndiqués (COS).
Les COS avaient été fondés en juillet 1919 autour notamment de Louis Rimbault et de Renaudin à la suite des grèves de la métallurgie de mai-juin 1919 en région parisienne. En 1920 Carteron était le trésorier des COS aux cotés de Rimbault (secrétaire) etde Renaudin (secrétaire adjoint). Les COS, qui publièrent le journal Travail, étaient censés regrouper les ouvriers par atelier, par arrondissement et par région, sur la base d’une cotisation facultative, constituer des coopératives de production et réorganiser la production et la distribution de biens. Malgré les efforts de Rimbault et de nombreuses réunions de présentation tant à Paris qu’en province, cette tentative ne rencontra guère d’écho, y compris dans les milieux libertaires, et fut abandonnée en 1922 par ses protagonistes.