Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
RUOZI, Giuseppe “{TRANQUILLO}”
Né à Mantoue le 8 mai 1886 – mort le 12 décembre 1962 - Mécanicien – Sicile - Genève - Londres - Belgique – Luxembourg – Barcelone (Catalogne) – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 30 novembre 2011
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

Giuseppe Ruozi, après avoir été licencié en avril 1906 de l’atelier de mécanique de Reggio Emilia où il travaillait et condamné en juillet à 4 mois et un jour de prison pour « violences » contre le patron de l’atelier, avait émigré en France à cette date.

En avril 1909 il fut condamné à sux mois de prison pour vol par le tribunal de la Seine puis, en décembre, fut extradé à Venise pour y répondre de désertion.

En octobre 1912 il était à Genève et militait au groupe anarchiste local. En avril 1913 il fut de nouveau expulsé de France pour « rupture de ban ». Il se réfugia alors en Grande Bretagne où il fut condamné à neuf mois de prison pour « possession d’instruments d’effraction » puis fut expulsé et déporté en Italie. Débarqué à Reggio Calabre en août 1915, il fut immédiatment emmené à La Spezia et enrôlé dans la marine. En juillet 1917 il se trouvait en détention au Fort Vittoria de Messine (Sicile) pour « détention d’écrits opposés aux institutions de l’État ». Remis en liberté début 1919, il commença à collaborer à Il Libertario (La Spezia) et, sous le pseudonyme Tranquillo, à Umanità nova. Le 21 juin 1921 il était une nouvelle fois arrêté pour « vol et détention d’armes » et était condamné à 4 ans de réclusion. Remis en liberté le 18 mars 1926, il retrournait à Reggio REmilia chez sa sœur, puis, pour échapper à une arrestation émigrait clandestinement.

Ruozi s’établissait en 1928 à Seraing (Belgique) d’où il collaborait à divers titres de la presse libertaire dont L’adunata dei refrattari (New York), Vogliamo (Biasca) et Il Risveglio (Genève). Arrêté puis condamné à Bruxelles en novembre 1931 pour utilisation de « faux passeport » il fut expulsé de Belgique en décembre 1931, se rendit au Luxembourg puis, début 1932, se réfugia à Barcelone.

Dans les articles qu’il envoyait alors à la presse libertaire, il critiquait sévèrement lesl républicains et les socialistes mais aussi la CNT jugée trop attentiste à appeler à l’action directe, à la grève générale et à la révolution sociale… Il figurait à cette époque sur une liste de « subversifs susceptibles de commettre un attentat » établi par les autorités fascistes italiennes.

Le 19 février 1934 ses activités lui valurent d’être arrêté et emprisonné pendant huit jours. Après avoir dénoncé le 5 mai 1934 l’assassinat par la police catalane du compagnon Bruno Alpini, il était à nouveau emprisonné pour trois semaines puis conduit à la frontière française. Il retournait immédiatement à Barcelone où il dénonça la terrible répression suivant la révolution d’octobre 1934 aux Asturies, puis l’extradition vers l’Italie du compagnon Pietro Bruzzi. En désaccord avec la CNT pour ne pas avoir appelé ses militants à s’abstenir lors des élections de février 1936, il polémiqua alors avec B. Durruti qui pensait que la victoire du Frant populaire permettait de faire un pas de plus vers la révolution.

Après avoir participé aux combats de rues de juillet 1936 contre le coup d’État militaire, il fut en août 1936, aux cotés de C. Berneri, Rosselli et Angeloni l’un des organisateurs à Barcelone de la section italienne de la Colonne Ascaso où il fut commissaire politique. A cette époque il collaborait au quotidien de la CNT Solidaridad obrera et continuait d’envoyer des articles au Réveil-Risveglio. Après les affrontements de mai 1937 avec le straliniens auxquels il avait participé et l’assassinat notamment de Berneri et Barbieri, i décidait, contrairement à d’autres compagnons, de rester en Espagne. A l’automne 1937 il était arrêté à Barcelone avec Dante Armanetti et d’autres compagnons tandis que le local des compagnons italiens situé ronda Fermin Salvochea était fermé par les autorités.

Libéré peu après, il retournait alors en France d’où il continua de collaborer à la presse anarchiste italienne et notamment à L’adunata dei refrattari, dénonçant notamment la collaboration des anarchistes avec les autres organisations antifascistes, la collaboration gouvernementale pendant la révolution espagnole et défendant la primauté de l’anarchisme sur le syndicalisme.

Après la Seconde Guerra mmondiale il collabora également à Il Seme anarchico (Turin, 1951-1968) édité par Dante Armanetti et Italo Garinei et où il fut l’auteur de nombreux articles sur la situation en France et ses colonies (Indochine), sur l’électoralisme et sur l’incompatibilité entre l’anarchisme et les religions.

Giuseppe Ruozi, qui avait écrit un article sur la révolution espagnole et les évènements de mai 1937 dans la revue Volontà (juillet-août 1959), est mort à Marseille le 12 décembre 1962.


Dans la même rubrique

RUDIGER, Helmut
le 14 avril 2024
par R.D.
RUA, Claude [née BOUCHOT]
le 25 septembre 2023
par R.D.
RUBIO, Carlos
le 20 août 2023
par R.D.
RUIZ, Felix
le 29 janvier 2023
par R.D.
RUIZ PEREZ, José “{FELIX}”
le 26 janvier 2023
par R.D.