Manuel Ruiz Cintas avait émigré avec sa famile à Figols où il s’était rapidement intégré au mouvement libertaire. Possèdant une bonne culture humaniste et libertaire — lecteur assidu de Spencer, Darwin, Huxley, Reclus, Kropotkine, Tolstoi… — il organisa avec d’autres jeunes un groupe culturel qui pendant la dictature de Primo de Rivera servait de couverture pour former de jeunes militants.
Après la chute de la dictature il fut très actif et devint la bête noire du patronat local ce qui lui valut d’être emprisonné à plusieurs reprises. En 1932 alors qu’il était emprisonné à Barcelone, il fut l’un des signataires d’un manifeste contre Pestaña. Mis à l’index et licencié de la mine (en 1934), il dut pour survivre vendre des livres, mais continua son militantisme, notamment à Sallent et Manresa dans la région du Cardoner et du Haut Llobregat, comarcale dont il fut le délégué lors du Plenum régional CNT de 1933 et dont il fut le secrétaire de 1935 à février 1936.
Il fut réintégré aux mines de Figols en février 1936. Il allait y travailler jusqu’en juillet 1936 où il s’intégrait alors à la Colonne Durruti où il fut le responsable d’une compagnie de mitrailleuses de Manresa. A la mi août 1936, alors qu’il convoyait du matériel réquisitionné vers le front, il fut arrêté à Barbastro par un groupe de miliciens de la CNT et d’Izquierda Republicane qui le prirent pour un pillard et le fusillèrent. Sa mort causa une grande émotion dans la région où les auteurs de l’exécution furent sur le point d’être fusillés et où une rue de Manresa fut inuagurée à son nom.