Orphelin de père et borgne d’un œil, Giuseppe Bellina avait passé son enfance à l’Hospice pour indigents de Palerme dont il fut renvoyé le 18 juillet 1896 pour avoir propagé des idées socialistes-anarchistes et athées. Revenu dans son village natal de Paina dei Greci (aujourd’hui Piana dei Albanesi), il y noua une amitié avec les frères Riollo, les principaux animateurs du groupe socialiste révolutionnaire local qui était en train d’évoluer vers l’anarchisme.
En 1898 il allait à Palerme et était très actif se chargeant d’expédier journaux et correspondance dans laquelle il glorifiait les « martyrs de l’Idée » (Caserio, Ravachol, Vaillant, Angiolillo, Luccheni, etc) ce qui lui valut d’être arrêté dans la nuit du 21 au 22 septembre 1898 et d’être emprisonné jusqu’à la fin juin. 1899. A Palerme il fréquentait les militants les plus influents — Crisafi, Guli, Genova — et menait une propagande efficace auprès des jeunes.
Le 20 juillet 1900 il fut arrêté à Piana dei Greci alors qu’il chantait avec d’autres anarchistes « L’Inno dei lavatori ». Il collaborait à cette époque au journal socialiste La Battaglia où il défendait le coopérativisme et l’esprit de résistance et à L’Avvenire sociale (Messine) Le 2 mars 1901 il était une nouvelle fois arrêté pour avoir résisté à la force publique et crié « Vive l’anarchie ». Il fut alors condamné à 8 mois de prison qui allaient définitivement ruiner sa santé. Revenu à Piana dei Greci le 5 mars 1902 après sa libération, il décédait de tuberculose le 27 juin suivant au domicile de sa mère.