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BELTRAN TALON, Jaime
Né à Barcelone le 26 août 1917 - Charbonnier – FIJL – CNT – Barcelone (Catalogne) – Russie
Article mis en ligne le 8 septembre 2010
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.
Jaime Beltran Talon

Fils de Manuel Beltran Escrigt et de Teresa Talon Giner, Jaime Beltran Talon avait commencé à travailler très tôt dans la petite boutique de charbonnier que tenait son père à Barcelone. Militant de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) il était également membre du syndicat CNT des charbonniers.

Après avoir participé aux combats de juillet 1936, il s’était enrôlé comme milicien dans la 8e Centurie de la colonne Los Aguiluchos. Après la militarisation des colonnes il était retourné à l’arrière puis, avait demandé à être versé dans l’aviation pour y devenir pilote. Vers août 1938 il obtenait son brevet à l’école d’aviation de Sabadell, notamment avec le compagnon Antonio Lopez qui était un ami d’enfance. Puis il fit partie du groupe d’élèves pilotes (210 en tout) qui, en 1937-1938, furent envoyés en URSS pour y suivre un stage de perfectionnement.

D’abord basé à Bakou, le groupe de pilotes fut ensuite dirigé en mars 1939 sur l’école d’apprentissage de Kirovabad. En 1941, après la rupture du pacte germano-soviétique, le groupe de pilotes reçut la visite à Kirovabad du colonel Pedro Martinez Carton, ancien député aux Cortés, membre du bureau politique du PCE et membre du NKVD qui les interrogea, leur demandant s’ils voulaient rester en URSS ou partir. Tous les pilotes, à l’exception de 25 d’entre eux, exprimèrent le désir de partir et furent alors transférés à Moscou où ils subirent de nouveau les pressions d’émissaires du PCE, dont le commissaire José Sebil et la femme du général Manuel Taguéña. Lors d’une de ces visites, il leur fut demandé de participer à une manifestation d’hommage à Staline : les pilotes qui manifestèrent peu d’enthousiasme furent aussitôt arrêtés et douze d’entre eux, emmenés dans un camion du NKVD, ne furent lamais revus. Un groupe de 26 autres pilotes fut alors déporté le 22 juin 1941 en Yakoutie où ils allaient travailler à la construction d’une ligne de chemin de fer, puis, au bout de 17 mois, à Krasnoiark pour travailler dans une scierie. En novembre 1942 les survivants étaient déportés au camp de concentration 99 de Karaganda (Kazakhstan) où furent également internés un groupe de marins républicains espagnols (voir Avelino Acebal Pérez).

Groupe de pilotes, Moscou, 1941 (n°10 avec chemise claire, Jaime Beltran)

Le groupe de pilotes déporté à Karaganda était notamment formé de : Francisco Aliaga Diaz, Francisco Almor Chirivella, Jaime Beltran Talon (CNT), José Calvo Muedra (CNT), Arturo Fernandez Prieto, Filgencio Garcia Buendia (UGT), José Garcia Garcia (UGT), José Garcia Santamaria (CNT), Alfonso Gomez Salguero, Quintin Lopez Moreno (FIJL), Vicente Marquez Castell (CNT), Manuel Marsa Bell, Obdulio Miralles Pons, Vicente Monclus (CNT), Vicente Montejano Moreno (CNT), Felipe Pedreny Vidal (PSUC), Eusebio Pons Lopez, Joaquin Puigcurbe Pitarch, Claudio Ramell Colomer (UGT), Maximo Ramos Arribas, Hermogenes Rodriguez Rodriguez (CNT), Antonio Rodriguez Sanchez, Tomas Rodriguez Tenedor (CNT), José Romero Carreiras (UGT), Emilio Sayut Paya (UGT), José Segura, Miguel Velasco Pérez (CNT) et Julio Villanueva Flores (UGT).

A partir de 1947, à l’initiative de la Fédération espagnole des déportés et internés politiques (FEDIP) et de son secrétaire José Ester Borras, commençait en France une campagne internationale qui sera relayée par le mouvement libertaire et l’ensemble des organisations politiques et syndicales espagnoles en exil, à l’exception des communistes et de leurs organisations satellites. Cette campagne finira par aboutir au début des années 1950 à la libération et à l’expulsion d’URSS des pilotes et marins républicains espagnols encore vivants du camp de Karaganda. Ultime preuve du cynisme des autorités soviétiques, ces antifascistes furent rapatriés avec plusieurs centaines d’anciens membres de la Division Azul envoyée en URSS par Franco pour combattre aux cotés des troupes hitlériennes.

Jaime Beltran Talon, qui, selon des témoignages d’anciens détenus, aurait sous la pression signé une lettre d’adhésion au régime avec 16 autres détenus, lettre adressée au Kremlin. Il aurait été libéré du camp et en 1949 aurait trouvé un emploi d’ouvrier aux mêmes conditions que les travailleurs soviétiques. On ne sait ce qu’il est devenu.


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