Raoul Reynaud (parfois orthographié Raynaud), qui habitait 16 rue Gautier et était père de trois enfants, était dans les années 1920 membre du groupe de Nîmes de l’Union anarchiste qui se réunissait au Bar Louis, rue Porte d’Alais et en 1922 du bureau de l’Union départementale CGTU. Puis il fut le secrétaire du syndicat CGTU de l’habillement. Il collaborait à cette époque à Terre libre (Marseille, 1922, 10 numéros) l’organe de la Fédération anarchiste du sud dont le gérant était André Viaud.
Les 2-4 décembre 1922 il avait été délégué au 3e Congrès de l’Union anarchiste tenu à la Maison du peuple de Levallois (voir Haussard).
En 1924, selon la police, il était en relation avec Lamazière, le gérant de la coopérative d’alimentation d’Aimargues et avec Chazoff et Germaine Berton de l’Union anarchiste. Il fut l’organisateur le 6 juin 1924 d’un meeting unitaire (Union anarchiste, Parti communiste, CGT, CGTU) pour l’amnistie et la défense de Germaine Berton ; près de 200 personnes assistèrent à cette réunion dont l’orateur principal était J. Marestan.
En février 1924, suite aux affrontements à la Grange-aux-Belles où avaient été tués plusieurs compagnons (voir Adrien Poncet) par les communistes, il donna sa démission de délégué de la 3e Région de la CGTU.
A l’été 1925, il fut mis en cause par le compagnon Pradier qui l’avait accusé d’être “plus communiste que libertaire”. Avec L. Perbosc, il anima alors un groupe opposé au Groupe d’études sociales adhérent à l’UA. (voir Le Libertaire, 4 juillet 1925).
Il fut le délégué de Nîmes au congrès tenu les 15-16 août 1926 par la Fédération révolutionnaire du Languedoc et le délégué du groupe de Nîmes au congrès de l’Union anarchiste tenu à Toulouse le 28 novembre 1926. Militant pacifiste il collabora également au journal Le Réfractaire (Paris, 1927-1932) organe de la Ligue des réfractaires à toutes les guerres.
Début 1927 il était adhérent individuel à l’UAC. Après la scission survenue en novembre 1927 au sein de l’Union anarchiste communiste et la formation autour de Sébastien Faure de l’Association des Fédéralistes anarchistes (AFA), il y adhéra et collabora au bulletin Le trait d’union libertaire (Paris, 4 numéros de janvier à avril 1928) édité par cette dernière. Puis il fut le correspondant local de La Voix libertaire qui en avait pris la suite.
En 1930 il était avec Mourgues et Maury l’un des principaux animateurs du groupe anarchiste de Nîmes qu’il représenta les 17-18 octobre 1931 au congrès de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire à Toulouse. Reynaud fut à cette époque le président ou l’assesseur de nombreuses conférences tenues à Nîmes, notamment celles de Sébastien Faure (février et mars 1931), Jeanne Humbert (novembre 1932) et Aristide Lapeyre. Il appartint ensuite à la Fédération anarchiste provençale (FAP) et collabora à son Bulletin intérieur (Toulon, 11 numéros d’octobre 1935 à août 1936) dont la publication avait été décidée lors d’un congrès régional tenu à La Ciotat le 22 septembre 1935 auquel avaient participé treize groupes et plusieurs individualités.
En 1935 il habitait Chemin de la Banquette et était qualifié par la police « de propagandiste actif à surveiller ». Selon le Bulletin intérieur de la FAP (n°2, novembre 1935), il fut à cette époque élu conseiller prud’homme mais refusa de prêter serment, puis aurait adhéré au Parti socialiste. En 1936 il était le secrétaire provisoire du syndicat CGT réunifié dont il fut le délégué au congrès tenu à Toulouse.
En 1936 il habitait Cité des peuples à Nîmes et était abonné à L’En-Dehors.
Raoul Reynaud est décédé à Nîmes le 17 mars 1951.