Dictionnaire international des militants anarchistes
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MANUEL, Maurice “{PERRIER}”
Né à Marseille (ou à Grenoble ?) le 7 septembre 1872 - Liquoriste ; colporteur de journaux - Marseille (Bouches-du-Rhône) - Grenoble (Isère)
Article mis en ligne le 11 juin 2008
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D., René Bianco

Né de père inconnu, Maurice Manuel dit Perrier demeurait avec sa mère, Honorine Manuel veuve Perrier, 8 rue Saint-Mathieu. Il demeura ensuite 27 rue Glandeves et 3 rue Sainte Marthe ou rue Fortia (1893). Sans métier précis, il travailla quelquefois comme liquoriste, commissionnaire et colporta les journaux et brochures révolutionnaires.

Au début des années 1890 il était membre avec entre autres Julius Boisson, Venance Lesbros, Ernest Lavisse et Marius Raphaël du groupe anarchiste dit des « jeunes ». Il hébergeait à son domicile le compagnon d’origine russe David Tapuzzo. En août 1891, il fut écroué à la prison Chaves avec Tapuzzo et François Traverso pour « menaces de mort » contre le directeur du journal Le radical qui avait publié un article injurieux envers les anarchistes, mais bénéficia d’un non-lieu. Puis il fut membre du groupe Les Rénovateurs avec entre autres Lontant, Roche, Traverso et Marquet.

Début 1893 il était le responsable de la diffusion d’un recueil de chansons sur feuilles volantes édité par le groupe. Arrêté après l’attentat de novembre 1893 contre le Quartier généra de la rue d’Armény, il fut relâché faute de preuves et fit une tournée dans toute la région pour collecter des fonds destinés aux compagnons persécutés. Il était à cette époque à la rédaction de la 2e série du journal L’Agitateur (Marseille-Toulon, 6 numéros du 14 janvier au 18 février 1893). Participant à toutes les réunions anarchistes, il fut souvent l’objet de perquisitions, notamment en janvier 1894 et fut condamné à 15 jours de prison pour "délit de presse". A l’été 1894 il était allé à Grenoble comme représentant en vins. Après l’assassinat en juin 1894 du Président Sadi Carnot, il fut arrêté à Nîmes.

Il fut l’année suivante le gérant du journal antisémite La Libre Parole du Midi dont le sous-titre était « les juifs hors de France » ce qui lui valut d’être condamné pour "délit de presse" à 3 mois de prison et 4 mois de contrainte par corps.

Arrêté à Nice (ou plus vraisemblablement à Draguignan ?) pour "détournement de correspondance et vagabondage" début février 1896 avec le compagnon Émile Delcassé de Montpellier, il avait auparavant séjourné à Marseille, Toulon où il aurait séjourné chez Henri Riemer, Draguignan, Cannes, Nice … accompagnant semble-t-il Sébastien Faure dans une tournée de conférences et auquel il aurait servi de secrétaire ou bien, selon la police, avait en fait séjourné dans toutes les villes devant être visitées par le Président de la République. Au moment de son arrestation, il était sur le point, selon la police, de partir pour Genève. Toujours selon la police, et sous un faux nom il avait été embauché comme cuisinier dans une maison de tolérance de Draguignan où il se faisait adresser de la correspondance au nom de Joseph Gros.

Cette même année 1896 il purgea à Aix et à Draguignan une peine de 3 mois de prison pour délits de presse et la police en mars et avril 1898, en pleine affaire Dreyfus, signalait toujours sa présence aux conférences données par Henri Dhorr. Le 19 décembre 1898 Maurice Manuel était condamné par la Cour d’Assises des Bouches-du-Rhône à 3 ans de prison pour « agression suivie de vol ».

Sur certains rapports de police, il est dit né le 7 janvier 1872.


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