Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MANTOVANI, Mario « Lucio ADORNI” ; “Mario FERRARINI” ; “Lucio ADALI »

Né à Milan le 7 avril 1897 — mort le 4 juillet 1977 — Typographe — FAI — FCLI — SIA — Milan — Genève & Berne — Tarragone (Catalogne) — Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) — Bruxelles — Rome
Article mis en ligne le 11 juin 2008
dernière modification le 7 novembre 2024

par R.D.
Mario Mantovani

Mario Mantovani, qui résidait à Grecco Milanese commença à militer très tôt dans le mouvement anarchiste et dès 1914 collabora au journal Il Ribelle (Milan, 24 octobre 1914 au 20 mars 1915) dont le gérant était Giovanni Fontanelli. En août 1915 il était arrêté pour « incitation à la révolution » et en novembre suivant s’insoumettait au service militaire et passait clandestinement en Suisse.

Installé à Genève et Berne, il y collaborait au groupe éditant autour de L. Bertoni le journal bilingue Le Réveil anarchiste/Il Risveglio Anarchico et, par l’intermédiaire de sa sœur Anita faisait parvenir des fonds aux compagnons de Milan. En janvier 1919 il était à Munich d’où, selon la police, il aurait eu l’intention de gagner la Russie, ce qu’il fit le plus souvent à pieds. A son retour de Russie muni de faux papiers, il se trouva à Budapest en pleine révolution et craignit d’y être pris pour un russe blanc en fuite.

Il revint à Milan en janvier 1920 puis partit en Espagne où il travailla à Tarragone à l’imprimerie tenue par Hermoso Plaja et dont il fut expulsé. Le 26 février 1921 il était arrêté à Gênes et condamné le 18 avril suivant à un an et six mois de prison pour « désertion ». Libéré de la prison de Gradisca le 22 mai 1922, il retournait à Grecco où il fut l’un des animateurs du Comité pour les victimes politiques. Arrêté et emprisonné à plusieurs reprises, notamment en février et mai 1925, il passa en juin 1928 clandestinement en France où sous diverses identités (Lucio Adorni, Mario Ferrarini, …) il s’installa d’abord à Rivery (Somme) et collabora au journal Fede (Paris-Bruxelles, 10 mai 1929 au 4 avril 1931). Puis il venait en région parisienne à Fontenay-sous-Bois et fréquentait de nombreux militants italiens dont L. Fabbri, V. Gozzoli et L. Mastrodicasa.

En avril février 1930 il était arrêté à Paris au siège de la Librairie Internationale et était l’objet d’un arrêté d’expulsion. Il partait alors pour la Belgique (Bruxelles et Liège) où il allait militer au groupe Pensée et action animé par Marcel Dieu Hem Day. Il collabora à cette époque à de nombreux titres de la presse libertaire italienne dont Guerra di Classe (Paris-Bruxelles) de Berneri, L’Adunata dei Refrattari (New York), Il Risveglio (Genève), Eresia di oggi e di domani (New-York) et L’Aurora (Boston). Membre du Comité de défense anarchiste, il fut avec Bertoni et L. Fabbri chargé de publier les écrits de Malatesta (3 vol.) Les 1er-2 novembre 1935, il participa comme délégué à la rencontre des exilés anarchistes italiens tenue à Sartrouville où fut fondé le Comité anarchiste d’action révolutionnaire. Il participa également à la campagne pour obtenir la libération de Francesco Ghezzi et Alfonso Perrini emprisonnés en URSS.

Dès le début de la révolution espagnole, il participa avec Hem Day à une campagne de soutien et fit partie avec entre autres U. Marzocchi, R. Gilioli et Hoche Meurant du groupe qui, à l’été 1936, s’occupait à la frontière franco-belge du passage d’armes destinées aux compagnons espagnols. En 1938 il fut membre du comite directeur de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) de Bruxelles aux cotés de Hem Day, Desmet, Ernestan et V. Cantarelli.

Lors de la déclaration de guerre, Mario Mantovani, comme de nombreux autres étrangers, fut arrêté à Bruxelles le 11 mai 1940 par la police belge. Interné à Bruges où il eut à subir de mauvais traitements, il fut interné ensuite au camp de concentration de Lombardziyide avec d’autres militants italiens et dont il fut rapidement libéré suite à l’avance des troupes allemandes. Il regagna alors Bruxelles et demanda son rapatriement en Italie. Arrivé en Italie en juillet 1940, il était aussitôt arrêté et condamné à 5 ans de résidence surveillée à Ventotene où il arrivait le 24 septembre

Transféré le 25 juillet 1943 au camp de Renicci d’Anchiari, dont il était libéré le 8 septembre, il regagnait immédiatement Milan et s’intégrait à la résistance armée. Il était nommé commissaire politique de la brigade de partisans anarchistes Malatesta-Bruzzi dont il avait été l’un des organisateurs avec Antonio Pietropaolo et Mario Orazio Perelli et avec laquelle il participa aux combats pour la libération de Milan le 25 avril 1945.

A la libération il fut le directeur de l’hebdomadaire Il Comunista Libertario (Milan, 16 numéros de décembre 1944 au 5 octobre 1945) organe de la Fédération Communiste Libertaire Italienne (FCLI) lombarde, puis du titre qui lui succéda Il Libertario (13 octobre 1945 au 15 septembre 1961). Comme directeur de Il Libertario, il fut poursuivi le 6 mai 1952 et condamné à 2 mois et 20 jours de prison pour "outrages à l’armée".

M. Mantovani participa dans les années 1940-60 à pratiquement tous les congrès de la Fédération Anarchiste Italienne. Au début dfes années 1950, lors de la rupture entre la FAI et les Groupes Anarchistes d’Action Prolétarienne (GAAP) regroupant autour de P.C. Masini de jeunes communistes libertaires, il tentat de jouer les médiateurs et offrit à ces derniers une tribune dans Il Libertario ce qui lui valut d’être durement critiqué en particulier par la tendance lié à L’Adunata dei Refrattari. Après la disparition en 1961 de Il Libertario, Mario Mantovani s’installa à Rome où en 1966 il intégra la rédaction et la gestion de l’hebdomadaire de la FAI Umanità nova, poste qu’il assurera jusqu’en 1971. Mario Mantovani fut l’un des délégués italiens au congrès anarchiste de fédérations anarchistes tenu à Carrare en août 1968. Au début des années 1970 il retournait en Lombardie où, le 4 juillet 1977, il décédait à Limbiate.


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