Très jeune encore, Christo Manolov participa au déut des années 1900, comme des dizaines d’autres militants libertaires bulgares dont M. Guerdjikov, P. Mandjounov et Slav Merdjanov, au mouvement révolutionnaire pour la libération nationale de la Macédoine. Comme libertaire, il était partisan d’une organisation structurée et considérait qu’un révolutionnaire devait être un homme totalement engagé, entièrement « consacré à la révolution ». Lors d’un incident avec la police en 1923, il fut arrêté par la police et se jeta d’une fenêtre du bâtiment de la Sureté nationale et échappant par miracle à la mort.
Après le coup d’État fasciste de 1923 et les assassinats de nombreux militants, il se réfugiat en Yougoslavie et appartint à l’important groupe libertaire de Veliki-Beckerek dont la plupart des membres travaillaient à la gare ou au port. En 1926 il rentrait clandestinement en Bulgarie chargé de constituer un comité de secours aux camarades emprisonnés et à leurs familles et d’aider financièrement à la publication de l’hebdomadaire L’ouvrier Libre (Sofia, 1926-1928) qui remplaçait Pensée Ouvrière interdit depuis 1923 et fut l’organe non déclaré de la Fédération Anarchiste Communiste Bulgare (FACB). Une fois sa mission accomplie il revenait en Yougoslavie puis en 1927 ou 1928 émigrait en France où il vécut à Paris, Toulouse iù en 1927 il était membre du groupe Bien être et liberté et surtout à Béziers et à Cannes sous diverses identités dont Dobri Banov et Vladimir Vodenitcharov.
Il participa, avec entre autres G. Kolouharov, à l’organisation de la coopérative de chaussures tressées de Béziers (40 avenue du maréchal Foch) puis de celle fondée à Cannes. Ces deux entreprises employèrent de nombreux réfugiés bulgares anarchistes, mais aussi communistes, agrariens et sans parti.
A l’été 1929, alors qu’il était en vacances en Bulgarie, il fut arrêté à Sliven, comme une trentaine d’autres compagnons de diverses ville, tous accusés de préparer une conférence anarchiste régionale. Comme ses compagnons il fut l’objet de sévices et tortures.
En 1937, alors qu’il vivait à Cannes sous le nom de Vladimir Vodenitcharov, il fut dénoncé à la police comme l’organisateur d’un réseau de passage clandestin de volontaires bulgares pour aller combattre en Espagne et fut expulsé.
Revenu en Bulgarie il reprit son militantisme et joua un rôle important dans l’organisation des jeunes de sa région natale de la Doupnotsa, au sud-ouet du pays.
Après la prise du pouvoir par les communistes il fut arrêté et interné à plusieurs reprises dans des camps en dépit de son âge avancé. Il fut poursuivi en 1949 avec un groupe de compagnons (voir Manol Vassev). Libéré de prison en 1950, il fut à nouveau arrêté en avril 1951 à Rila et interné dans un camp à Cuciyan.