Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LOPEZ ARENCIBIA, Alfredo

Né le 10 août 1894 à Sagua la Grande — assassiné le 20 juillet 1926 — Ouvier typographe — La Havane (Cuba)
Article mis en ligne le 7 mai 2008
dernière modification le 23 juillet 2024

par R.D.
Alfredo Lopez

Alfredo Lopez Arencibia avait commencé à travailler et à militer encore très jeune : après un apprentissage en 1908 dans une imprimerie de Camagüey, il était allé en 1910 à La Havane où il allait apprendre le métier de linotypiste auprès du compagnon Antonio Penichet. Au sein du syndicat des linotypistes et aux cotés notamment des compagnons Pablo Guerra et Rafael Serra qui l’initièrent à l’anarchisme, il allait participer à divers congrès et dès 1913 être nommé à la direction de la toute nouvelle Associacion de tipograficos en général (ATG). Il participa alors à la publication du Memorandum tipografico d’orientation anarchiste. En 1915 il fut nommé secrétaire aux relations intérieures de l’ATG et se montra particulièrement actif dans la dénonciation des expulsions d’ouvriers espagnols et de l’interdiction du périodique Tierra. Lors de la grève des typographes en 1916, il fut emprisonné.

En 1918 il fut l’un des organisateurs du Comité pour le 1er mai et de la première manifestation organisée à Cuba à ce sujet. Il participait très activement aux deux grèves générales de 1918 puis à celle de mars 1919. Membre de l’Association des écrivains ouvriers — à laquelle appartenaient également Salinas, Penichet et Serra — il fut élu en démbre 1919 secrétaire de l’ATG et se définissait alors comme anarcho-syndicaliste. En 1920 il coordonnait une nouvelle grève des typographes, participait au Congrès ouvrier tenu en avril et était emprisonné lors de la grève du 1er mai. En novembre 1920 il participait aux travaux préparatoires pour la fondation de la fédération ouvrière de La Havane (FOH) officiellement créée en 1921 et dont il allait être le premier secrétaire général. Il ne cessa dès lors d’être impliqué dans tous les mouvements de grève. Partisan obstiné de l’unité ouvrière et étranger à tout sectarisme, il allai se dédier au développement des syndicats en vue de constituer une confédération nationale réunissant anarcho-syndicalistes, marxistes et même certains secteurs réformistes.

Après un premier congrès ouvrier tenu à la Havane (1924), puis un second congrès à Cienfuegos (février 1925), et avec l’appui des groupes anarchistes cubains, il fut l’un des fondateurs de la Confédération Nationale Ouvrière de Cuba (CNOC) au 3 ème congrès ouvrier tenu à Camagüey les 1-5 août 1925 auquel participèrent 160 délégués représentant quelques 200.000 ouvriers.

Lors de la répression déclenchée par la dictature de Machado qui avait pris le pouvoir en 1925, il fut arrêté et emprisonné à plusieurs reprises. Le 1er mai 1926 au local du centre ouvrier il dénonça violemment la politique répressive de Machado et appela les ouvriers à la résistance. Le 20 juillet 1926 il fut enlevé par des inconnus et assassiné le jour même au fort de Atarés comme de nombreux autres militants dont Enrique Varona, tandis que des centaines de militants d’origine espagnole étaient expulsés. Son corps ne sera retrouvé que 7 ans plus tard, en août 1933 lors de la chute de Machado.


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