Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BEVERAGGI, Charles, Simon “Jacques BONHOMME” ; “DELAHAYE”

Né à Vire (Calvados) le 4 février 1880 — Employé ; chansonnier ; publiciste — FRC — CGT — Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)
Article mis en ligne le 23 novembre 2006
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Militant syndicaliste révolutionnaire et membre du syndicat des employés de Paris, Charles Beveraggi avait été condamné le 17 mai 1897 à Alger à six mois de prison et 25 francs d’amende pour « abus de confiance ».

En 1911 il était le secrétaire du groupe libertaire communiste de Rosny-sous-Bois où il demeurait 17bis rue Saint-Denis. Membre de la Fédération révolutionnaire Communiste (FRC) et de son organisation de combat, il écrivait dans Le Libertaire sous le pseudonyme Jacques Bonhomme et dessinait dans l’organe de la CGT La Bataille syndicaliste. Chansonnier il participait aux sorties champêtres où il interprétait les œuvres de Charles D’Avray et de Lanoff.

Le 4 juin 1911 il fut délégué au congrès de la FCA tenu en son local 5 rue Henri Chevreau (Paris 20), où avec Hubert Beaulieu il avait exposé un plan de sabotage en cas de mobilisation : « … Il ne faudra pas attendre que la déclaration de guerre soit faite pour agir et nous devons immédiatement embouteiller les gares parisiennes, surtout celles de Pantin, de l’est, et puis détruire les embranchements, les voies, les sémaphores, disques, aiguilles, ponts, tunnels, viaducs et tous travaux d’art… tous ceux demeurant à l’est de Paris, devront en moins de 24 heures faire sauter le plus de voies possible et couper tous les fils télégraphiques et téléphoniques passant dans leur zone. Que nous importe à qui reviendra la victoire, la France n’existant pas plus pour nous que la Prusse… Nous devons nous tenir prêts et devancer les choses, car le gouvernement tentera l’impossible à la veille des hostilités, pour arrêter et emprisonner tous les militants sous prétexte que nous préparons la guerre civile… » (Rapport au préfet de police, 6 juin 1911). Cette intervention lui valait d’être inscrit le 29 juillet au Carnet B de la région parisienne. Il demeurait à cette époque 17bis rue Saint-Denis à Rosny-sous-Bois.

En 1912 Beveraggi s’installait à Nantes où dès le 23 janvier 1913 il était inscrit sur la Carnet B de Loire-Inférieure. Il travaillait alors comme publiciste au journal radical Le Populaire sous le nom de Charles Delahaye. Il avait alors sans doute déjà renoncé aux idées libertaires, puisque dès juin 1913 le préfet, constatant que « L’attitude de cet individu s’est sensiblement modifiée et son inscription sur la liste des suspects ne parait plus se justifier », le faisait rayer du Carnet B.

Mobilisé et blessé à deux reprises pendant la guerre, il avait ensuite exercé de 1916 à 1919 les fonctions d’inspecteur auxiliaire de police spéciale à Nantes.
En 1921 il habitait Verneuil sur Oise, dirigeait le journal anticommuniste La Démocratie Française et était le président des anciens combattants. Dans une lettre au ministre de la Guerre datée du 16 juin 1921, il postulait pour un emploi au 2e Bureau.

Jacques Bonhomme a été l’auteur de plusieurs poèmes anarchistes ou antimilitaristes dont : « Les soldats » (paru dans Le Combat Social, n°7, 23 février 1908). Il avait également collaboré outre les titres cités dans la notice à plusieurs titres de la presse libertaire francophone dont : L’Insurgé (Herstal-Liège, 1903-1909) et La Libre Fédération (Lausanne, 1915-1919). Il y a également plusieurs articles signés Jacques Bonhomme dans le journal de l’Association des Fédéralistes anarchistes (AFA) La Voix libertaire (Limoges, 1929-1939) : compte tenu de son évolution, il semble douteux qu’il puisse s’agir de Charles Beveraggi.


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