Fils d’un mécanicien du port, Alain Le Duff était entré comme apprenti à l’arsenal de Brest le 16 novembre 1903. Ouvrier chaudronnier il fut très vite un militant abnarchiste et anarcho syndicaliste et appartint aux jeunesses syndicalistes et au cercle néo malthusien dont le secrétaire était Saliou. Mobilisé début septembre 1914, il fut réformé en octobre. De 1915 à 1917 il fut le secrétaire adjoint du syndicat CGT de l’arsenal de Brest. Pendant toute la durée de la guerre, son courrier ouvert par le contrôle postal, témoigne de sa fidélité à l’anarchisme et au pacifisme. Membre du groupe Les amis de La Vague, il se serait enthousiasmé pour la révolution russe : « Et les russes, ils font du bon boulot ; tous en chœur : bravo les russes ! » (cf. A. Kriegel). En mars 1918 dans une lettre à Alphonse Merrheim, il affirmait la nécessité de la scission syndicale et dans les années qui suivirent fut membre du bureau de la CGTU locale.
Alain Le Duff, qui collaborait au Libertaire, fut arrêté avec plusieurs autres compagnons dont E. Babouot, Leduc, Lemoal et Le Gars, le 5 janvier 1919 à Brest. Inculpés pour « propagande antimilitariste et complot contre la sureté de l’État », tous étaient emprisonnés à Nantes. Lors de leur acquittement et de leur libération le 31 mai 1919, ils seront acceuillis par le comité de soutien dont faisaient entre autres partie Bertin et Jules Garaux.

Il y a sans doute identité avec Le Duff qui au début des années 1930 résidait à Montigny Les Cormeilles (Val d’Oise) et souscrivait au Libertaire.