Maurice Imbard était en 1905 l’un des animateurs à Marseille der l’Association internationale antimilitariste (AIA) qui se réunissait au Bar Frederic, rue d’Aubagne. En 1907 il était membre du syndicat des ouvriers métallurgistes et était le trésorier du Comité local de La Liberté d’opinion dont le secrétaire était A. Durand. Ce comité avait été fondé pour assister le compagnon Jean Fay détenu après avoir manifesté le 14 juillet 1907 lors du défilé militaire.
Gérant à partir d’août 1909 du journal L’Anarchie (Paris, 1905-1914) où il avait remplacé Lecourtier, Maurice Imbard fut condamné par défaut le 11 avril 1910 à un an de prison et 3000f d’amende pour diffamation envers l’armée suite à la parution en septembre 1909 d’un article signé Redan et intitulé « Les fusillés s’encasernent ». La peine sera confirmée en appel en novembre 1910. Il fut remplacé à la gérance du journal par Marcel Couilleau. Il collaborait à la même époque à d’autres titres de la presse libertaire dont Le Combat (Tourcoing, Lille. 1905-1914), Le Réveil de l’esclave (Pierrefitte, 1920-1925) de Gorion et A. Lorulot, Les Temps nouveaux (1895-1914) de Jean Grave. Il s’occupait également de l’imprimerie de la Colonie communiste de Romainville et collabora à la série de la revue La Vie anarchiste (Saint-Maur, avril 1913-août 1914) publiée notamment par G. Butaud, S. Zaikowska et F. Paillard au milieu libre de la Pie.
L’une de ses sœurs vivait avec Havard Marestan et l’autre, selon la police, aurait fréquenté un temps Raymond Callemin de la bande à Bonnot.
Mobilisé en 1916 à l’Arsenal de Toulon, Imbard, suite à ses contacts avec le milieu libertaire, fut renvoyé à son dépôt de Corte. Il avait été suspecté par la police d’avoir été l’un des rédacteurs avec Marestan du journal polycopié La Revanche (Toulon, 7 décembre 1917) dont le responsable était un certain “Jean Bettini”.
Entre les deux guerres, Maurice Imbard avait collaboré aux Cahiers de l’artistocratie (n°46) de Gérard de Lacaze-Duthiers, L’En dehors (Orléans, 1922-1939) d’E. Armand, Le Flambeau (Brest, 1927-1934) de René Martin, La Revue anarchiste (Paris, 25 numéros de décembre 1929 à avril 1936) de F. Fortin, Terre libre (Nîmes-Paris, 1937-1939) de Prudhomeaux, La Voix libertaire (Limoges, 1929-1939) organe de l’AFA.
Après la seconde guerre mondiale il continua de collaborer à la presse libertaire dont Défense de l’homme (Paris, 1948-1976) de Louis Lecoin, L’Homme et la vie (Paris, 1946) de Manuel Devaldés, Le Libertaire (Paris, 1944-1953), Le Rebelle (Épinay-sur-Seine, 7 numéros dont certains publiés sous le titre L’Insurgé de décembre 1944 à juin 1946) animé par Le Bot, L’Unique (Orléans, 1945-1956) d’E. Armand et Contre-courant (Paris, 1950-1968) de Louis Louvet.
En 1947, il avait appartenu, avec d’autres libertaires dont L. Louvet, S. Larcher, G. de Lacaze-Duthiers, E. Armand, Jean Souvenance, etc. au comité d’honneur qui patronna la revue La Société humaine (Mazamet) sous titré Revue d’humainologie des coopératives humaines de production et de consommation.
Il fut le co-auteur avec Jean Dupoux du texte « Tâches positives de l’anarchisme », paru dans les Feuilles de documentation encartées dans le journal Terre libre (n°19, novembre 1935) publié à Nîmes par A. Prudhommeaux.
Sa compagne Marthe, qu’il avait rencontré aux Causeries populaires de Libertad et qu’il avait épousé vers 1911 lorsqu’il travaillait comme imprimeur à la Colonie communiste de Romainville, décèdera en 1962 à l’âge de 76 ans.
Maurice Imbard est décédé en 1967.