Antimilitariste actif, Armido Abbate avait été condamné à l’automne 1918 à quetre mois de prison pour défaitisme. A sa libération il fondait avec Imondi et Petraroja le groupe La Folgore. Le 15 juin 1919 il participait au premier congrès anarchiste de Campanie. En janvier 1920 il était un des organisateurs des luttes contre la vie chère et était dénoncé pour « attentat à la liberté du travail ». Le 16 mai 1920 il était l’un des protagonistes du congrès régional anarchiste et était membre du groupe dirigeant de la Chambre du travail. Président en septembre 1921 du 3e congrès régional de Campanie, il y déplorait l’absence des délégués de l’Union Anarchiste Italienne (UAI) et acceptait de s’occuper des relations avec les militants des autres provinces.
Le 11 novembre 1921 sa participation à une grève générale de protestation contre l’assassinat d’un cheminot par les fascistes — grève dont il avait été l’un des promotteurs —, valait à Armido Abatte d’être licencié des chemins de fer. Pour subsister il était alors obligé de tenir un commerce de journaux. En mai 1922, pour unir les compagnons encore actifs, il fondait avec Melchionna et Cacozza le groupe Prometeo qui adhérait à l’UAI. Pendant toute la durée du fascisme, il maintiendra ses idées et s’opposera dans la mesure de ses forces au régime.
A la libération de l’Italie en 1945 Armido Abbate était membre de la Fédération Anarchiste Italienne (FAI) et du syndicat des cheminots et participait à la reconstruction du mouvement libertaire dans les provinces du sud. Il a été l’un des promotteurs de la revue Volontà. Après la victoire de la Démocratie chrétienne, il publiait le 1er mai 1948 un Manifeste dénonçant « La tutelle des États-Unis, le gouvernement de la restauration bourgeoise et l’opposition parlementaire stérile ».
A. Abbate est mort à Naples le 13 juin 1950.