Dictionnaire international des militants anarchistes
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HINAUT, Joseph, Charles “MONNET”
Né le 6 juillet 1863 à Arnay le Duc (Côte-d’Or) - Cheminot ; chapelier ; colporteur - Dijon (Côte-d’Or) - Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Article mis en ligne le 22 novembre 2007
dernière modification le 17 mars 2024

par R.D.

Abonné à La Révolte, Joseph Hinaut (parfois orthographié Hinaud), qui avait fait son service militaire chez les zouaves et était marié, était un des militants anarchistes de Dijon et Clermont-Ferrand au début des années 1890.

Ancien ouvrier chapelier embauché depuis août 1888 à la traction aux ateliers de la compagnie PLM de Dijon, il travaillait comme employé à la gare de Perrigny-les-Dijon. En juillet 1891 il fut l’un des meneurs de la grève des employés du PLM qui l’avaient délégué pour remettre leurs revendications, ce qui lui valut d’être déplacé à Clermont-Ferrand en avril 1892.

Etroitement surveillé il était suspecté par la police d’avoir, le 1er mai 1892, suspendu un tronc “au profit de Ravachol” à un bec de gaz en face du tribunal de commerce. Chaque dimanche, il se rendait avec entre autres Planeix dans les villages de la région pour y vendre et distribuer journaux et brochures et à tenir des propos antimilitaristes dans les cafés, notamment à l’Auberge de la rue de l’Arbre et à l’auberge Morlot. A l’été 1892 ul aurait participé à Roanne à une réunion anarchiste où, selon la police, il avait exposé “les théories les plus violentes”. Le 1er janvier 1893 il aurait été l’auteur de onze placards intitulés A bas la chambre ! et perquisitionné par la police qui aurait “retrouvé chez lui la colle des affiches”. Sur le placard on pouvait lire : “Au bout de 22 ans de pouvoir, la république bourgeoise crève comme ses deux devancières. Elle crève parcequ’au lieu d’avoir l’égalisation sociale, sans dieu ni maitres, l’abattement des castes, détruisant les abus et faisant du salarié, cet esclave moderne, un homme libre, elle n’a été qu’un gouvernement gardien, comme tous les gouvernements, des vieilles iniquités, défenseur des privilégies contre les déshérités, chiens de garde de la propriété capitaliste”.

Le 8 août 1893 il était renvoyé des ateliers de la gare et partait avec Planeix pour Dijon où il y participait à toutes les manifestation et réunions anarchistes et était inscrit sur la « Liste des anarchistes de Dijon ». Le 20 août il était apparu comme candidat anarchiste lors des élections législatives dans la première circonscription de Clermont-Ferrand. Il demeurait alors 11 Avenue Garibaldi. Fin 1893 il résidait chemin des Charbonniers où chaque samedi soir se tenaient les réunions du groupe anarchiste Les Résolus et était en relations avec notamment Sébastien Faure qu’il hébergeait lors de ses conférences à Dijon et Tortelier. Sa compagne Elisabeth Puzenat (ou Puzesiat ?) née vers 1867 était également membre du groupe.

La Mistoufe (Dijon)

Objet le 2 janvier 1894 d’un mandat de dépôt avec F. Monod, J. Hinault, qui le 10 février avait, avec Monod, A. Legrand et A. Bigarnet, bénéficié d’un non-lieu pour "association de malfaiteurs", fut condamné par défaut le 23 février 1894 à 2 ans de prison et 3.000 fr d’amende pour "outrages aux armées, provocation de militaires à la désobéissance, excitation et provocation au pillage" suite à divers articles publiés dans l’hebdomadaire anarchiste communiste La Mistoufe (Dijon, au moins 6 numéros, du 5 novembre au 10 décembre 1893) dont il était le gérant et les rédacteurs François Monod (condamné ultérieurement à 5 ans de travaux forcés) et H. Poirel. Il était alors réfugié en Suisse où il fut arrêté à Genève et dont il fut expulsé le 20 juillet 1894 :
"… autrefois imprimeur et gérant du journal anarchiste La Mistoufle paraissant à Dijon, condamné en contumace au mois de février de cette année, par le tribunaux français, pour excitation au meurtre et au pillage, a séjourné dès lors dans le cantons de Neuchâtel, Vaud et Genève, parfois sous un faux nom, et y a lié des relations avec les groupes anarchistes ; Hinaut, connu comme anarchiste dangereux, n’ayant pas de papiers de légitimation et à cause même de ses précédents, a été expulsé du canton de Vaud ; sur l’avis du ministère public de la Confédération et la proposition du dép. fédéral de justice et police, en application de l’art. 70 de la constitution fédéral….". Il fut alors arrêté le 24 juillet à son retour en France à Annemasse et transféré à Saint-Julien à la disposition du Procureur.

En 1896 il demeurait Chemin des Charbonniers, Maison Lebrot, à Dijon où, à l’automne il logea le compagnon Evariste Laurent lors d’une tournée de conférences.


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