Dictionnaire international des militants anarchistes
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BERTHOUT, Vincent
Né le 8 mai 1863 à Saint-Rambert-l’île-Barbe (Rhône) - Ouvrier corroyeur - Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 27 octobre 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par Dominique Petit, R.D.

Vincent Berthout tira au sort au mois de février 1884 (classe 1883) où il obtint le n°140. Il demeurait alors en garni chez M. Guillermin, 101 rue Bugeaud (6e arrondissement) à Lyon.

Vincent Berthout appartint avec entre autres Claude Grillot et Léon Domergue au comité de rédaction de deux hebdomadaires anarchistes : l’Émeute (Lyon, 7 numéros du 9 décembre 1883- au 20 janvier 1884), et le Droit anarchique (Lyon, 3 numéros du 8 au 22 juin 1884. En quinze mois, d’avril 1883 à juin 1884, le même journal, suite aux poursuites et aux arrestations de ses différents gérants, parut sous sept titres différents : La Lutte, Le Drapeau Noir, L’Émeute, Le Défi, L’Hydre anarchiste, L’Alarme, Le Droit anarchique et sans doute Berthout fut-il de toutes les « rédactions ».

Il présida le 29 juin 1884, la réunion organisée par les anarchistes, au Casino de Vaise, avec le concours de Paule Minck et où tous les détenus politiques anarchistes furent acclamés présidents d’honneur. Il y déclara notamment : « Nous aussi anarchistes, on nous appelle des mouchards, mais le jour de la Révolution, ceux qui nous frappent par derrière aujourd’hui, nous les frapperons par devant ». Quelques jours plus tard, il quittait Lyon avec Chapuzet, dans la crainte d’être arrêtés, et, selon la police s’était réfugié à Genève, puis à Lausanne et aurait été emprisonné quelques jours à Winterthur (Zürich) avant d’être reconduit à la frontière française.
Le 5 juillet 1884, il assista à une réunion semblable tenue au théâtre de la Gaité et y prit la parole, disant que les anarchistes ne demanderaient pas la grâce de Louise Michel et de Kropotkine, ceux-ci n’ayant jamais été coupables.

Berthout lorsqu’il demeurait à Lyon, habitait 7 rue Transversale à la Villette (3e arrondissement), en garni avec une compagne dont il avait eu un enfant, placé à l’hospice de la Charité ; sa compagne était de nouveau enceinte.

En août sa présence était signalée à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) où il tenait plusieurs conférences, notamment chez le compagnon Portrat du Groupe d’études sociales. Lors de ces réunions, il avait condamné les divers attentats survenus dans la région, considérant que cette façon d’agir “retardait la révolution sociale”. Il y distribuait des brochures intitulées La société au lendemain de la révolution, la Loi et l’autorité, Le Procès de Lyon. Un certain nombre de ces brochures furent remises à Brugnet. Il faisait ses distributions à domicile et se renseignait dans chaque hameau sur les maisons où il pouvait être bien accueilli. Pour recueillir les faveurs des anarchistes de Montceau-les-Mines, il racontait qu’il était recherché par la justice de Lyon pour plusieurs condamnations qu’il aurait encourues, étant secrétaire de l’Emeute. Mais il ne fut jamais secrétaire de rédaction du journal et ne fut ni condamné, ni poursuivi à ce titre.

En septembre il fut interrogé par le commissaire de Montceau qui le trouva porteur d’un récépissé de colporteur, de diverses adresses en Belgique et de lettres de Fronteau, gérant emprisonné du journal Le Droit anarchique (Lyon). Il subsistait à Montceau en vendant le journal La Petite France de l’Est et en profitait pour diffuser diverses brochures anarchistes (Organisation de la propagande révolutionnaire, Le procès de Lyon, La Loi et l’autorité, etc.). Le 1er octobre il fut arrêté à Montceau suite à la série d’attentats commis dans la région. Toujours selon la police, il avait été tiré au sort à Lyon (classe 1883) et était soupçonné d’avoir l’intention de se soustraire au service militaire lors de son appel sous les drapeaux en novembre 1884. Il serait ensuite parti pour Dijon avant de revenir à Montceau puis peut-être de gagner Paris.

Le 16 mars 1892, il fut délégué par la chambre syndicale des chevriers maroquiniers pour faire partie de la commission d’organisation du 1er mai à Lyon.
Soupçonné de détenir des explosifs, il était surveillé par la police qui perquisitionna vainement à son domicile le 30 mars et le 30 avril 1892, veille du 1er mai. Il fut alors arrêté, mais relâché par ordonnance de non-lieu le 2 mai.
En 1895, il cessa pratiquement de militer et le 17 février de cette même année, il fut retiré de la liste n° 1 (anarchistes, dangereux à surveiller)


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