Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FRUITIER, Henri, Michel « LUCAS »

Né le 30 août 1864 à Lambezellec (Finistère), - Graveur sur bois ; dessinateur – Paris – Bruxelles – Londres
Article mis en ligne le 26 janvier 2025
dernière modification le 30 janvier 2025

par Dominique Petit, R.D.

Henri Fruitier connu sous le nom de Lucas demeurait 1 rue du Vieux Colombier à Paris, chez sa grand-mère.

Le 10 mars 1883, Lucas participait à une réunion anarchiste, 2 boulevard de la Contrescarpe.

Le 24 juin 1883, il était présent à une réunion du groupe l’Aiguille, salle de la Reine Blanche.

Le 6 juillet 1883, Lucas, Montant et Lebas étaient arrêtés pour distribution de brochures à l’armée, ils avaient été remis en liberté provisoire. La Préfecture notait qu’il habitait 289 rue Saint-Jacques et son dossier portait le n°260.001. Selon la note de la Préfecture de police, il avait été arrêté pour affichage de placards séditieux. Il était déféré au parquet de Versailles.

Le 23 juillet 1883, Lucas assistait à la réunion du groupe anarchiste du XIe arrondissement avec Raoux et Gauthier.

Condamné le 25 août 1883 par la cour d’appel de Paris à 15 mois de prison et 1500 francs d’amende, pour provocation au meurtre par délit de presse à l’occasion d’apposition de placards. Il était également inculpé de vol. Il quitta Paris, pour se soustraire à la justice. Un mandat d’arrêt était délivré par le parquet de la Seine.

Lucas arriva en Belgique au mois d’octobre 1883. A Bruxelles, il habitait 32 rue de la Violette, en janvier 1884. Il était ami avec Gauthier et Bourbon.

Le 4 février 1884, lors d’un meeting de la Ligue ouvrière en faveur du suffrage universel de Bruxelles au Navaloram, Lucas prenait la parole : « Vous avez formé des ligues ouvrières en France, en Belgique, en Allemagne ; des individus en qui vous avez entière confiance se sont servi de vous et du suffrage universel, pour arriver au pouvoir. Ces individus se tournent alors contre vous et commettent des lâchetés. Vous en avez eu la preuve dernièrement. » Et il cita Cyvoct qui venait d’être extradé et condamné en France, pour un motif qui ne figurait pas dans l’extradition.

Il termina en disant : « Ceux qui veulent vous diriger sont les plus grands ambitieux du monde. »

Le 8 février 1884, sous le coup d’une demande d’extradition du gouvernement français, il était arrêté et incarcéré à la prison des Petits Carmes.

Livré le 26 mars aux autorités françaises à cause de la poursuite pour vol, il fut emmené, à pieds, menottes aux mains, à Douai, de là à Tourcoing, ensuite à Lille, d’où il fut conduit à Paris au Dépôt, puis à Mazas. Il comparut devant le tribunal correctionnel de la Seine et fut acquitté : on l’accusait d’avoir volé, dans une maison qu’il avait habité, une cinquantaine de francs et des vêtements, mais il fit remarquer que le fait avait été commis avant la date à laquelle il était arrivé dans cette maison, comme locataire.

Il revint ensuite à Bruxelles où il retrouva son logement, 32 rue de la Violette, dès le 21 avril 1884, chez Jules Poteau, directeur du journal La Bombe.

Le 30 avril 1884, Lucas assista en compagnie d’une dizaine d’anarchistes bruxellois, au meeting organisé par le Comité de propagande progressiste et démocratique. Lucas demanda la parole, le président la lui refusa.

Les anarchistes firent monter Lucas sur une table qui se mit à lire un discours.
L’assemblée était si tumultueuse qu’il fut impossible d’entendre son discours. En sortant, ils crièrent : « Vive la révolution sociale »

Selon la gendarmerie belge, Lucas chercherait par ce moyen à se faire expulser de Belgique pour l’Angleterre et se faire payer le voyage, alors qu’il n’a pas de travail et ne vivait que de l’aide de ses amis.

Le 5 mai 1884, il quittait Bruxelles pour Londres, son voyage lui avait été payé par la Société française La Sentinelle dont Poteau était le secrétaire.

A Londres il était membre du groupe anarchiste de langue française avec notamment Chautand. Le 13 mai 1884 il avait participé – avec notamment Bordes, Raoux – à la réunion organisée par le groupe anarchiste de langue française à Londres où il s’était prononcé pour l’organisation ayant la preuve de l’insuffisance de l’individualisme et y compris pour la propagande par le fait

Fin août 1884, Lucas avait été chargé par le Club de Stephen Mews de dessiner le portrait de Stellmacher exécuté à Vienne le 8 août.

Des milliers de photographies seront tirées d’après son épreuve et répandues dans le monde entier. Lucas avait reçu les fonds nécessaires pour exécuter son eau forte.

En août 1884, il prit position en faveur d’un congrès révolutionnaire à Barcelone, contre les anti-organisationnels, en particulier Bordes.

A la fin septembre 1884, Chautant et Lucas qui devaient quitter Londres pour aller faire de la propagande anarchiste parmi les troupes de l’infanterie de marine en garnison à Cherbourg, Toulon et Brest, n’étaient pas encore partis, faute d’argent.

Fruitier dit Lucas ne doit pas être confondu avec Paul Auguste Lucas tourneur en cuivre, qui tira sur les boulangistes au Mur des Fédérés en 1888.


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