Fils de Fausto et de Natalina Perlo, Piero Parisrotto avait été très tôt orphelin de père. C’est encore lycéen qu’en 1943 il avait adhéré au Front de la jeunesse pour l’indépendance nationale et la liberté, puis en mars 1944 s’était intégré à la Résistance comme partisan. Sous le nom de Commandant Alce, il organisait le détachement Gatti, de la Brigade Falco, de la Division SAP Antonio Gramsci, avec lequel il participait aux combats pour la libération de Savone.
En avril 1945, il intégrait la police partisane et formait un groupe de jeunes communistes. Très vite il se rendait compte que « ses idéaux se heurtaient à la ligne révisionniste et légaliste du Parti » (cf. L’Impulso) dont il démissionnait en 1946 et formait le groupe anarchiste Ne Dio né patrone.
Lié notamment au compagnon Umberto Marzocchi, il commença à collaborer à Umanita Nova, notamment dans des critiques de livres, ainsi qu’à Era Nuova (Turin) avec des articles sur la culture et la littérature.
Partisan de l’agitation et de l’action directe pour sortir du « marais de la pacification » et relancer le processus révolutionnaire, il écrivait (15 février 1950) : « Ni le capitalisme d’État qui règne en Russie, ni le capitalisme bourgeois des nations dominées par l’Amérique, n’affectent notre bataille. La vraie bataille, la bataille libératrice des classes opprimées en est autre : c’est la bataille révolutionnaire, menée par le peuple et les travailleurs, en dehors des compétitions militaristes et impérialistes des États. ». A l’été 1950 il organisait un collectif d’études politiques et culturelles qui publia le bulletin Cantiere et collaborait également à Il Libertario où il se définissait comme communiste libertaire. Il était également membre des Groupes anarchistes d’action prolétarienne (GAAP) et participe à leurs tournées de propagande.
Le 26 avril 1953 déçu par la "démocratie" et le retour de la réaction et et désespéré d’une révolution qui n’arrivait as, il se suicidait Savone à l’âge de 27 ans.
Lors de son enterrement derrière un grand drapeau rouge et noir, Umberto Marzocchi prononça son éloge funèbre. Le groupe GAAP de Savone prit alors le nom de Commandant Alce.