Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FRANSSEN, Gustave, Nicolas, Auguste

Né le 21 mars 1874 à Levallois-Perret (Seine) — mort le 26 septembre 1950 — Correcteur ; Libraire — CGT — Paris
Article mis en ligne le 11 juin 2007
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

En 1899, Gustave Franssen, fils de marchands de vins devint teneur de copie, c’est-à-dire aide-correcteur au Journal du peuple qui parut du 6 février au 3 décembre (299 numéros), quotidien dirigé par Sébastien Faure dont la plupart des membres de la rédaction étaient anarchistes ou sympathisants et où il écrivit et fit connaissance d’Albin Villeval, compositeur-typographe, de Charles Malato, d’Émile Pouget, etc. Villeval introduisit au syndicalisme et fit connaître à Franssen la 21e section (chambre typographique) de la Fédération du Livre, mais Franssen, simple teneur de copie, ne put alors entrer au syndicat des correcteurs et se trouva sans travail en décembre 1899 après la disparition du Journal du peuple. Il trouva emploi à l’imprimerie Lahure, rue de Fleurus, VIe arr. où il resta six ans. Les conditions de travail y étaient pénibles : journée de travail de dix heures, deux ou trois heures de travail supplémentaires le soir à domicile, salaire de 6 f par jour.

Le 15 décembre 1899, Franssen avait adhéré au syndicat des correcteurs et, sur la demande de Georges Yvetot, entra au comité fédéral des Bourses du Travail. Dès 1900 (cf. Arch. Nat. F7/13 933), il fut délégué de son syndicat au comité de la grève générale. En 1905, l’influence de Villeval s’affirma au syndicat des correcteurs ; avec Franssen, ils en furent, de 1905 à 1918, les animateurs (Franssen en fut le secrétaire de 1910 à 1912). Les effectifs doublèrent de 1905 à 1913, atteignant alors cent dix membres. Franssen et Villeval, épaulés par toute une équipe de jeunes syndicalistes révolutionnaires —dont Monatte, Syffert, Girard, Delcourt, Chapey, Grandfils, Lacroix, Robin et Alzir Hella —, obtinrent satisfaction en ce qui concerne les principales revendications des correcteurs et jouèrent un rôle important dans les congrès de la fédération du Livre.

En décembre 1902, Franssen était le secrétaire de la section antimilitariste de Belleville-Vilette qui venait de se former et était adhérente à la Ligue pour la défense du soldat, puis à la Ligue internationale antimilitariste.

En 1908 il demeurait 12 rue Liancourt (XIVe arr.) et fut l’organisateur de la 2e fête annuelle de La Ruche (voir Sébastien Faure) tenue à Rambouillet le 23 août.

Entre les deux guerres Franssen avait également colaboré à la revue Plus loin (Paris, 169 numéros de mars 1925 à juillet 1939) éditée par le docteur Marc Pierrot.

Toute sa vie, Franssen demeura fidèle à la Charte d’Amiens et au syndicalisme révolutionnaire. De 1926 à 1932, il mena campagne pour la survie de cet esprit. Avec l’appui de Lecoin, Villeval, Monatte, etc., il réussit, en 1932, à redonner vie aux principes de la Charte d’Amiens dans le cadre du syndicat des correcteurs dont l’activité s’était quelque peu assagie à la suite de la scission syndicale. Cette même année, il fut élu à la commission de contrôle du syndicat. Dans une conférence faite en 1938, aux ouvriers du Livre, il affirmait : « Le syndicalisme révolutionnaire suffit entièrement pour ce travail de libération que vous poursuivez comme nous l’avons fait avant vous. » Franssen tenait alors librairie dans le Ve arr., 11, rue de Cluny.

De 1942 à 1944, nombreux étant les militants prisonniers ou clandestins, Franssen accepta de faire partie du comité syndical pour aider au maintien de l’organisation dans sa ligne d’antan.

Franssen collabora après la guerre au journal Ce qu’il faut dire (Paris, 60 numéros de décembre 1944 à fin novembre 1948) de Louis Louvet et préfaça en 1945 la première édition de “La Révolution inconnue” de Voline. Lorsqu’il mourut à Paris le 26 septembre 1950 des suites d’une intervention chirurgicale, il était le plus ancien adhérent du syndicat des correcteurs.


Dans la même rubrique

FRAGORI, Primo

le 12 août 2024
par R.D.

FRANQUET SANS, Benita [épouse LLOP]

le 30 juin 2024
par R.D.

FREIXAS MORENO, Juan

le 9 juin 2024
par R.D.

FRANCES GONZALVA, Guillermo

le 9 juin 2024
par R.D.

FRANCK, Joseph

le 20 mai 2024
par R.D.