Vers le milieu des années 1880, Lorenz Fischer avait quitté l’Allemagne pour échapper à des poursuites concernant ses activités révolutionnaires. Il s’était réfugié en Suisse, à Genève, où il était membre de la société anarchiste allemande dont vers 1887 il avait été nommé président.
En décembre 1887 c’est lui qui avait démasqué l’agent provocateur Haupt et ses complices. Il avait allors mis sur pied une sorte de commission pour enquêter sur les futurs adhérents à la société anarchiste allemande.
En 1890 il demeurait 35 rue de l’Entrepôt, était marié avec Marie Louise (veuve Borgeaud) dont il avait un enfant âgé de 2 ans et travaillait comme serrurier. La police notait que dans les réunions anarchistes, il se faisait remarquer « par par la violence de ses discours qui tendent au renversement de l’état de choses actuel et au partage des biens » et le considérait « comme un homme très énergique et capable d’un coup de main pour la réalisation de son programme ».
Il fut l’un des organisateurs de la manifestation du 1er mai 1890 à Florissant et correspondait avec un grand nombre de journaux socialistes dont Le Social Démocrate (Zürich) Selon la police il avait mis sur pieds " une sorte de police qui est chargée de faire une enquête sur ceux qui demandent à faire partie de la société, de les sonder pour connaître leurs opinions politiques et enfin de surveiller les agents de l’autorité appelés à s’occuper des faits et gestes des membres de la société."
En 1890 il avait repis un café situé rue de Berthelier et qui était devenu le lieu de rendez-vous des anarchistes allemands et suisses résidant à Genève.
En décembre 1890, pour se soustraire aux réclamations de divers créanciers, il avait quitté Genève avec sa famille et avait émiré aux États-Unis où au printemps 1891 il aurait été à New York où il travaillait de son métier de serrurier.
Il figurait en 1895 sur un État signalétique confidentiel des anarchistes étrangers non expulsés résidant hors de France.