C’est en 1922 que Helmut Rüdiger avait adhéré aux Jeunesses anarcho-syndicalistes allemandes et à l’Union libre des travailleurs d’Allemagne (FAUD). Lors de ses études de littérature et d’art à l’université de Leipzig, il avait fondé avec F. Götze et G.Waltenberg, un groupe de discution. En 1925 il collaborait notamment à Der Syndikaliste et àJunge Anarchisten. Vers 1930 il était à Berlin où il prit la direction de Der Syndicalist auquel collaborait entre autress Augustin Souchy, Gerhard Wartenberg, Max Winkler et Fritz Köster, Il fut également le responsable de la revue Die Internationale.
Helmut Rüdiger avait gagné l’Espagne en 1932 pour fuir le nazisme. Pendant la guerre d’Espagne il fut le secrétaire de l’AIT et avait été nommé le 10 avril 1937 au bureau des Oficinas de propaganda exterior CNT-FAI aux côtés de J. Cortes et de M. Gudell.
Lors du congrès de l’AIT tenu en décembre 1937, il avait présenté un rapport où il défendait la participation des anarchistes au gouvernement de la République.
Après la chute de l’Espagne républicaine, il s’était réfugié en Suède où il avait adhéré à la SAC dont il fut à plusieurs reprises le délégué aux congrès de l’AIT. En 1945, aux côtés notamment de R. Rocker, il avait été l’un des fondateurs de la Fédération des socialistes libertaires (Föderation freiheitlicher Sozialisten, FFS) et collabora à son organe Die Freie Gesellschaft.
Les 19-23 juillet 1953 il avait participé comme délégué de la FFS au 8e congrès de l’AIT tenu à Puteaux.
Naturalisé suèdois, il devint l’un des principaux représentants d’un anarcho-réformisme, orientation qu’il allait imprimer à l’organisation suèdoise, entraînant l’exclusion de celle-ci de l’AIT.
Lié à la tendance dite collaborationniste de la CNT, il s’était rendu à Madrid lors de l’affaire des cinciopuntistes (accord entre d’anciens militants de la CNT et le syndicat vertical franquiste).
C’es le 9 juin 1966, l’hôtel Negresco de Madrid où il avait été envoyé pat la SAC pour s’informer de la situation de la CNT espagnole et des divergences en son sein que Helmut Rüdiger décidait officiellement d’une crise cardiaque, sans semble-t-il avoir pu contacter aucun membre de la CNT. Sa veille sa mère à Stockholm avait reçu une carte lui disant qu’il se portait bien. Selon d’autres sources et rumeurs, il aurait été assassiné par un groupe anarchiste. Il a été enterré à Stockholm le 22 juin suivant.