Dictionnaire international des militants anarchistes
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AUBIN, Émile “MARAT”
Né le 8 mars 1886 à Paris - Electricien ; cheminot - FCA - CGT - Paris
Article mis en ligne le 28 avril 2007
dernière modification le 11 février 2024

par R.D.
Émile Aubin

En juin-juillet 1908, Émile Aubin, matelot sur le cuirassé Vérité avait tenté de créer des incidents à l’occasion du voyage du président de la République Fallières dans les eaux scandinaves : lors de l’arrivée à bord du Tsar et du Président Fallières, il avait refusé de crier "Vive la République" comme les officiers qui le commandaient. Une perquisition révéla que, sous le pseudonyme de Marat, il était l’auteur de plusieurs chansons révolutionnaires. Il reconnut être “antimilitariste et partager les idées de Gustave Hervé et de Sébastien Faure”, bénéficia d’un non-lieu, mais fut envoyé à l’automne 1908 aux compagnies de discipline.

Libéré de Biribi en 1910, il se rendit à Paris où il remplit les fonctions de permanent du syndicat des électriciens. En mai il fonda le groupe des Libérés des bagnes militaires dont il fut nommé le secrétaire et publia l’affiche Galonnés assassins. Démissionnaire du secrétariat en décembre 1910, il fut réélu en février 1911. En septembre il prononça à Bezons un violent discours antimilitariste avec outages au Chef de l’État qui fit l’objet d’un procès verbal.

Inscrit au Carnet B Aubin fut poursuivi pour un discours antimilitariste prononcé à Lagny le 1er octobre 1910 et comparut devant la cour d’assises de Melun qui le condamna le 4 mai 1911 à dix-huit mois de prison, 100 f d’amende et aux frais du procès pour “appel à la désobéissance et injures à l’armée”. Le jugement fut annulé en cassation le 19 mai. Aubin comparut alors devant la cour d’assises de l’Yonne et fut condamné le 17 octobre à trois mois de prison et 500 f d’amende. Il devait également comparaitre devant les Assises de la Seine sur requête du Ministère de la Guerre pour l’affiche antimilitariste Soldats morts pour la patrie. Finalement il sera condamné le 4 novembre par la Cour d’assises de la Seine à six mois de prison et 100f d’amende (avec confusion des peines en ce qui concerne une condamnation antérieure à trois mois encourue pour une conférence antimilitariste).

Aubin, qui en 1911 résidait 22 avenue Faidherbe aux Lilas, fonda le journal le Cri du Soldat, le 1er septembre 1912, dont le gérant fut A. Vauloup, trésorier du Groupe des libérés… . Les numéros 2 et 3 parurent les 25 septembre et 25 novembre 1912.

Lors de la campagne en faveur d’Émile Rousset (voir ce nom), il participa notamment au meeting tenu en septembre 1912 par le Comité de défense sociale et la section rémoise du parti socialiste à la salle des Folies Bergères de Reims et présidé par le compagnon Victor Grimbert. Devant environ 500 personnes il appela à la suppression des bagnes militaires et exhorta les prolétaires à ne pas se désintéresser de ce problème car “ce sont les meilleurs des ouvriers qui, ne se pliant pas à la discipline militaire, deviennent des mauvais soldats et sont envoyés à Biribi, car ce sont eux qui seraient les premiers à monter sur les barricades, le fusil en main, en cas de révolution, pour foutre en bas les capitalistes qui les ont exploités”.

Émile Aubin présida, le 18 août 1913, la troisième journée du congrès anarchiste national tenu à Paris.
En mars 1913 lors d’une réunion de l’École de propagande de la Fédération Communiste Anarchiste, il était nommé avec Jacques Long pour remplacer définitivement Boudot comme professeur “d’énergie et d’éloquence”, tandis que Havane de la Jeunesse Anarchiste était chargé de la formation des orateurs. Les cours avaient lieu au Foyer populaire de Belleville, 5 rue Henri Chevreau dont il était membre et dont le responsable était alors Liger dit Lagaufrette.

En novembre 1913 il a été le gérant du numéro unique édité en italien Liberiamo Masetti (Paris). Il était à cette époque membre du groupe Les Amis du Libertaire, du Foyer anarchiste du XIXe (Boulevard de la Vilette) et du groupe du XIXe adhérent à la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR), qui se réunissait à La Famille Nouvelle (122 rue de Flandre) et dont le secrétaire était Émilien Baillet.

Le 18 décembre 1913, lors d’un e réunion de la Jeunesse syndicalsite intercorporative des XI et XIIème arrondissements tenue à la Maison commune, 2 rue Saint Bernard, il avait été annoncé qu’Aubin, du Libertaire, avait "organisé un groupe d’action...chargé de soutenir les orateurs révolutionnaires dans les réunions publiques et le cas échéant, de les imposer par la force" (cf. rapport de police, 19 décembre 1913).

En 1915, il était mobilisé comme caporal au 236e régiment d’infanterie. Après avoir été blessé, le copagnon Pierre Martin, farouchement opposé à l’Union sacrée, avait déclaré à son propos : "Tant mieux, il serait à désirer que tous les anarchistes qui ont accepté le rôle de soldat souent tués, cela prouverait aux révolutionnaires, à l’avenir, qu’il est plus avantageux de se révolter en restant fidèle aux principes".


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