Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

CHIERICOTTI, Annette [née SOUBRIER]

Née à Paris le 30 août 1865 — morte au printemps 1951 — Marchande de volailles. ; couturière — Paris — Londres
Article mis en ligne le 22 mai 2018
dernière modification le 23 juillet 2024

par Guillaume Davranche, R.D.
Annette Soubrier

Annette Chiericotti (née Soubrier ou Soubrié) était l’épouse du compagnon italien Paul Chiericotti Ricotti avec lequel elle eut, entre 1885 et 1892 4 enfants et demeurait rue du Ruisseau à Paris (18e arr).
Son nom figurait au début des années 1890 sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue d’une surveillance aux frontières

Son père « brocanteur », tenait un petit hôtel et demeurait rue des Vertus à Paris. Sa mère (née Vincent) et trois de ses tantes, originaires d’Espinasse (Cantal) avaient gagné la capitale à la fin des années 1840. Orpheline de sa mère à l’âge de trois ans, Annette et sa sœur aînée Thérèse, furent vraisemblablement élevées par leur père et l’une de leurs tantes Marianne Vincent, marchande de quatre saisons, veuve de la Commune et remariée avec un certain Jean Baptiste Lenfant un menuisier qui aurait eu des sympathies anarchistes

En 1885, à la mairie du XVIIIe, en présence de toute la famille Soubrier et Vincent, elle épousa Paul Chiericotti avec, comme témoins son oncle Charles Vincent et le compagnon Constant Magnani. Le couple demeura à Montmartre d’abord rue Saint-Vincent puis 2 rue du Ruisseau.

Après avoir accouché d’une petite fille, Ida, elle suivit vraisemblablement son compagnon en Grande-Bretagne lorsque ce dernier avait été expulsé de France le 2 avril 1892 et ne l’accompagna pas de suite quand il rentra clandestinement en France sous le nom de Paul Laurent pour participer à la bande de cambrioleurs d’Ortiz.

Toutefois il semble que dès octobre 1893 elle vivait à Paris — avec son compagnon, Victorine Belloti et son fils Louis et Marie Milanaccio — au 1 Boulevard Brune où le groupe entreposait le butin des cambriolages.

Le 18 mars 1894, alors qu’elle venait d’arriver à gare du Nord, elle était arrêtée Boulevard Rochechouart avec son compagnon qui l’attendait et tous deux étaient emmenés Boulevard Brune pour les premières perquisitions tandis qu’étaient également perquisitionnés et arrêtés comme « receleurs », François Liegeois et un certain Selle.
Elle fut alors impliquée comme son compagnon dans le procès des trente — mêlant anarchistes connus et cambrioleurs illégalistes — qui se tint du 6 au 12 août 1894. Elle fut acquittée tandis que son compagnon était condamné à 8 ans de travaux forcés et envoyé au bagne de l’île du Salut où en 1901 il sera assigné à résidence en Guyane.

Au moment du procès, elle avait perdu trois de ses enfants –Constant Magnani, pour au moins l’un d’entre eux, avait déclaré le décès à la mairie — sa sœur Thérèse ainsi que la petite fille et le père de cette dernière.
Elle repartait alors en exil en Grande-Bretagne où en 1911, elle vivait à Londres avec le compagnon Cesare Cova et élevait trois enfants, nés sous le nom de Chiericotti.

Annette Chiericotti est décédée entre avril et juin 1951 à Hemel Hemstead (Londres).


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