Gardien de troupeau en Andalousie, José Santiago Pavon avait fait en 1934 son service militaire au 15e régiment d’infanterie. L’année suivante il adhérait à la CNT.
Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936 il s’était enrôlé comme milicien dans une colonne anarchiste. Puis il avait combattu dans l’armée républicaine sur le front nord et notamment en 1937 à la bataille de Bilbao. Après la chute de la ville aux mains des franquistes en juin 1937, il était parvenu à regagner Barcelone et avait continué de participer à la défense de la Catalogne.
Passé en France le 10 février 1939 lors de la Retirada, il fut interné au camp d’Argelès de 1939 au 30 juin 1942. Enrôlé à cette date dans un Groupe de travailleurs étrangers (GTE), il fut affecté aux travaux du Barrage de l’Aigle (Cantal) au sein de l’entreprise de bâtiment Ballot. C’est sur ce site qu’allait se reconstituer clandestinement la CNT et s’organiser une compagnie espagnole de maquisards. En juin 1944, sous le nom de Antonio Ordoñez Muñez José Santiago s’intégra à cette compagnie espagnole intégrée au Bataillon FFI du commandant Didier, l’ingénieur André Decelle et commandée par le compagnon José German Gonzalez. Dès le début des combats pour la Libération, avec les autres compagnons, il avait quitté le site du barrage pour rejoindre à pieds le col de Neronne, puis le groupe du Pic Violent commandé notamment par le compagnon Juan Montoliu (voir ce nom). Chargé du fusil mitrailleur du groupe 35 (ou 36), il participa aux combats pour la Libération du Cantal et d’une partie de l‘Auvergne — notamment aux accrochages près du tunnel du Lioran, des colonnes allemandes venant d’Aurillac et se dirigeant vers Clermont-Ferrand — jusqu’à la fin septembre 1944 où il avait regagné le barrage pour en terminer la construction.
Le 26 avril 1945 il quittait le chantier du barrage et demandait le statut de réfugié politique auprès de la préfecture du Cantal. De cette date à octobre 1954 il allait travailler dans le Var à la destruction des bunkers allemands et à la réparation des ponts, routes et voies ferrées dans les Alpes.
Après la scission survenue à l’automne 1945 dans la CNT en exil, il fut membre de la CNT dite collaborationniste favorable aux thèses de l’intérieur.
A partir d’octobre 1954, il travailla comme mineur de fond dans les mines de cuivre, de plomb et d’argent du massif des Maures jusqu’à sa retraite en 1973.
Fin 1986, pour son action dans la Résistance, José Santiago reçut la médaille et le diplôme de la Reconnaissance attribuée par l’Association des réfractaires et maquisards de France.
José Santiago Pavon, qui était resté fidèle à ses idéaux libertaires, est décédé au Luc de Provence (Var) le 9 avril 1989 des suites de silicose.