Charles Loizel serait né à Moulins mais la mairie ne trouve aucune trace de sa naissance et les archives départementales ne le repèrent pas dans le registre de recrutement militaire de l’année 1905 dans lequel sont répertoriés tous les jeunes hommes nés dans le département de l’Allier en 1885. Toutefois au début des années 1900 il fut signalé comme ayant disparu du département de l’Allier (télégramme sureté, novembre 1903) et était recherché.
Au printemps 1904 il fut le gérant de L’Espagne inquisitoriale (Paris) qui sera interdit par les autorités et qui était publié par le groupe international regroupé autour notamment de S. Nacht et Pedro Vallina (voir ce nom) et qui début août lui valut d’être arrêté à la sortie de son travail, poursuivi pour « excitation à la violence » avant d’être remis en liberté provisoire. Il fut condamné en application des « lois scélérates », peine qui fut confirmée en appel le 4 avril 1905.
Ouvrier ébéniste demeurant 106, rue de Reuilly à Paris XIIe arr., Charles Loizel militait au groupe anarchiste des « Temps nouveaux » et au syndicat CGT de sa corporation vers 1910. Il assista comme délégué au XVIIIe congrès national corporatif — 12e de la CGT — et à la 5e conférence des Bourses du Travail tenus au Havre du 16 au 23 septembre 1912, comme représentant des ouvriers ébénistes de la Seine.
Charles Loizel prit une part active à la refondation du syndicat de l’Ameublement au niveau national durant la Première Guerre mondiale, où après avoir été mobilisé dans les services auxiliaires du 311e Régiment d’infanterie, il avait été détaché à la Société industrielle des téléphones.
En octobre 1919, Loizel fut élu responsable des ébénistes de la Seine et des marqueteurs de Paris au congrès national des travailleurs de l’Ameublement et de la Vannerie à Lyon. Il fut un des délégués de la fédération de l’Ameublement au congrès confédéral d’Orléans (septembre 1920). Le même mois, il fut élu secrétaire du conseil fédéral, puis il quitta le Faubourg Saint-Antoine pour rejoindre son pays natal aussi ne le trouve-t-on pas parmi les délégués au congrès confédéral de Lille (juillet 1921). En novembre 1921, Loizel fut nommé responsable du syndicat de l’Ameublement à Montluçon, dans l’Allier.
Il fut hostile à la création de la fédération unitaire du Bois CGTU en décembre 1921. Loizel exprima son mécontentement dans L’Ouvrier du Bois, en janvier 1922, en signant un article intitulé « Un coup de force ». De retour au Faubourg Saint-Antoine, il contribua fortement à la reconstitution de la fédération CGT du Bois. Loizel fut actif aux côtés de Bénabent, Lucien Chiron, Casentini, Claude Royer, Eugène Roux et Bazille, avec lesquels il forma d’abord un comité provisoire. En avril 1922, malgré l’hémorragie due à la création de la fédération du Bois de la CGTU, massivement rejointe, ils parvinrent à reconstituer la fédération CGT (trente syndicats, trois mille adhérents) et tinrent leur premier congrès. Loizel fut délégué aux congrès confédéraux de la CGT en février 1923, août 1925, juillet 1927, septembre 1931, septembre 1935 (dans la délégation de la fédération du bâtiment).
A nouveau responsable des ébénistes de la Seine, Loizel participa au comité national fédéral de juillet 1927, où fut envisagée la création d’une caisse de chômage fédérale. Associé un temps à Eugène Petit, le futur Claudius-Petit, avec qui il militait chez les ébénistes de la Seine, Loizel, favorable à la fusion de 1936, fut membre du conseil syndical de la Seine de la fédération du Bois de la CGT après cette date mais ne la représenta pas dans les congrès confédéraux.
Charles Loizel est mort dans l’Allier vers 1955.