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LE GUERY (ou LE GUERRY), Jules, Charles
Né le 12 avril 1875 à Ivry (Seine) – mort fin 1937 - Ouvrier diamantaire – AIA – CGT – Paris
Article mis en ligne le 9 avril 2016
dernière modification le 14 septembre 2023

par ps

Ouvrier diamantaire parisien syndicaliste révolutionnaire, Jules Le Guery était en 1903 membre du groupe de la Libre pensée du VIIe arr. et de la commission administrative de la Bourse du travail de Paris. Mais c’est surtout sur le plan proprement syndical qu’il intervint.

Il avait représenté son syndicat au congrès de la salle Wagram en 1900 (deuxième congrès général des organisations socialistes).
Il assista comme délégué au XIVe congrès national corporatif — 8e de la CGT — et à la conférence des Bourses du Travail tenus à Bourges du 12 au 20 septembre 1904. Il y soutint énergiquement le mot d’ordre des huit heures lancé par Dubéros. Il était alors le secrétaire permanent du syndicat des ouvriers diamantaires de Paris (226 ouvriers) adhérent à l’Alliance diamantaire universelle (ADU) qui avait son siège à Anvers et dont il était le délégué à la propagande pour la France.

Le 12 février 1905, dans Le Libertaire, il fut le signataire du manifeste « Au peuple français » en soutien à la révolution en Russie et se terminant par “A bas l’alliance avec le Tsar, vive l’alliance avec la Russie révolutionnaire”.

A la fin novembre 1905, suite à un attentat contre un bijoutier d’Amiens, il avait déclaré lors d’une réunion publique : “Conscrit, si ton chef te demande de tirer sur des travailleurs, retourne toi et fusille le !” ; poursuivi par le parquet d’Amiens, il fut arrêté le 25 novembre à son domicile, 7 passage de l’Union à Paris, avant d’être acquitté le 11 janvier 1906 par la Cous d’assises de la Somme.

En octobre il avait été l’un des signataires (avec Almereyda G. Hervé, Yvetot, Janvion, Pataud…) de l’affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) Aux conscrits ce qui lui avait valu d’être poursuivi et d’être condamné par défaut le 30 décembre à 1 an de prison et 110 francs d’amende pour « provocation de militaires à la désobéissance ». Prévoyant qu’il allait être arrêté pour purger sa peine, Le Guery, début janvier 1907, s’était enfui d’abord aux Pays Bas (Anvers et Amsterdam) puis en Suisse, à Genève où il allait travailler dans une coopérative jusqu’à son amnistie en 1907.

Cette même année 1907, lors des consultations électorales il incitait les travailleurs à s’abstenir. L’année suivante il participa très activement à la Bourse du travail aux travaux sur l’antimilitarisme devant être présentés au congrès de la CGT à Marseille.

En 1909, lors de l’élection du secrétaire confédéral de la CGT, il lui avait été proposé de remplacer Griffuelhes, mais il avait préféré conserver son poste de secrétaire des ouvriers diamantaires. Il était également à cette époque membre de la commission du journal La Voix du peuple, membre de la rédaction de Terre libre (Paris, novembre 1909-mai 1914, en 2 séries) dirigé par E. Janvion et délégué de la bourse de Dijon à la CGT.

En juin 1910, lors d’un meeting à la Bourse du travail de Paris, il avait invité les participants à “boycotter la loi sur les retraites ouvrières par tous les moyens”. Le 26 août suivant lors d’une réunion publique à Besançon, il avait dénoncé l’armée comme “l’école du vice et de l’asservissement” et avait invité à faire une propagande inlassable pour être prêts lors de la mobilisation “à refuser de marcher” et à s’entendre “avec les prolétaires des autres nations pour fonder une république mondiale, un république sociale”.

A l’automne 1910 il participa très activement à la campagne de la CGT contre la condamnation à mort de Jules Durand et le 28 novembre, avait même proposé lors d’une réunion du Comité confédéral d’aller saboter les bureaux des journaux La Patrie, le Gaulois, L’Action, etc ».

Il fut présent également au XVIIe congrès de la CGT, Toulouse, octobre 1910, et au XVIIIe, Le Havre, septembre 1912.

À Toulouse, il intervint à propos de la Maison des fédérations. “Tout comme je le fus hier, déclara-t-il, comme je le serai demain encore, révolutionnaire je reste”. Il se prononça cependant contre Griffuelhes : “Il a voulu agir seul, dit-il, c’est son plus grand tort” (cf. c. rendu, pp. 116 et 119).

Le Guéry mourut fin 1937 (il y a quelques semaines, est-il écrit dans Syndicats du 26 janvier 1938).


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