Employé comme comptable ou reporter dans plusieurs journaux de Cherbourg, dont La Vigie et Le Progrès, Jean Léger avait été fiché comme anarchiste en 1892. Il était l’un des membres les plus actifs du groupe de Cherbourg fondé en octobre 1891 par S. Lepaslier et était l’un des rédacteurs du journal Le falot Cherbourgeois (Cherbourg, au moins 8 numéros, du 1er janvier au 15 avril 1892) animé notamment par Lepaslier et G. Havard.
C’est à son domicile qu’en mars 1892, avait été saisi une lettre de Sébastien Faure, datée de janvier 1892 et destinée à Lepaslier, où il jugeait peu utile ni révolutionnaire de participer aux manifestations rituelles du 1er mai. condamnant le coté pacifique et festif donné à cette journée par les socialistes et où les forces de répression étaient largement mobilisées. Il préférait y substituer une campagne de conférences sur ce thème, ainsi qu’un journal et une brochure intitulée « 1er mai », expliquant la position des anarchistes et largement distribué avant, pendant et après cette date. La police avait également saisi plusieurs exemplaires de La Révolte et du Falot Cherbourgeois.