Dès le début des années 1880 Cottin avait fait partie de la chambre syndicale du Creusot. Après les violentes manifestations d’août 1882 à Montceau-les-Mines, il était parti pour Paris où il exerça quelque temps la profession d’ajusteur. Le 5 décembre 1883 il fut l’un des 12 signataires (voir Georges Roussel) d’un Manifeste anarchiste appelant les ouvriers sans travail à manifester Place de la Bourse ce qui lui valut d’être poursuivi le 21 décembre 1883 pour “provocation à attroupement non armé, non suivi d’effets” avec une douzaine d’autres compagnons et d’être condamné à 3 mois de prison et renvoyé de l’usine où il travaillait.
A sa libération, il était revenu au Creusot où il diffusait de la propagande anarchiste. Il vivait avec son père, 14 rue de la Marmagne, collaborait à divers titres de la presse anarchiste et participait à des réunions chez le compagnon Royer. A l’automne 1884 il diffusait plusieurs centaines d’exemplaires du placard Pourquoi y a t il des anarchistes ? d’où vient la misère ? signé des Groupes ouvriers anarchistes de Dijon (21 septembre 1884). En novembre ou décembre 1884, il avait été condamné à un mois de prison pour « rébellion et outrage » à un gendarme qu’il avait essayé d’empêcher d’emmener un individu au poste.
Début 1885, selon la police, le groupe du Cteusot était animé essentiellement par Cottin, Repoux, André, Royer, Pierre Michaud et son frère âgé de 18 ans. Le 18 mars, à l’occasion de l’anniversaire de la Commune, il était allé avec une vingtaine de compagnons — dont son frère, Repoux, le plus jeune des frères Michaud, Charton — au cimetière pour y déposer deux couronnes rouges sur la tombe de deux ouvriers mineurs — dont le compagnon Léger — tués le mois précédent dans un éboulement. A cette même époque, lors de réunions, il avait proposé d’ouvrir une souscription pour acheter une petite presse qui serait déposée chez le compagnon Michaud. Il avait également récemment demandé un permis de colportage et semblait être un diffuseur du journal L’Insurgé. Selon la police il était alors le secrétaire du groupe Les Persécutés, l’un des deux groupes existant au Creusot, l’autre s’appelant Les Éclopés et étant dirigé par l’aîné des frères Michaud. A l’été il se serait fâché avec Monod et était suspecté par la police d’avoir distribué divers produits chimiques à des compagnons.
A l’automne 1885, la police signalait qu’il avait reçu un colis de 300 exemplaires d’une affiche qui lui avait été envoyé par Monod de Dijon et colis qui avait ensuite été remis « à un mendiant anarchiste dit le Vieux Victor ».