Jules Pie était arrivé à Chalons-sur-Marne au milieu des années 1880 et bien que ne faisant pas de propagande ouverte, avait tenu divers propos anarchistes auprès d’ouvriers. A l’été 1892 la police signalait qu’il était parti à Lille où il aurait été envoyé faire de la propagande par l’administration du Père Peinard dont il était l’un des diffuseurs à Chalons. Il serait ensuite allé en Belgique pour quelque temps avant de revenir à Chalons fin 1892.
Jules Pie, qui demeurait 1 rue Chambrand, était alors membre du groupe Les sangliers de la Marne. Candidat abstentionniste lors des élections d’avril 1893 et l’objet d’une perquisition sans résultat à l’automne, il avait été soupçonné au printemps ou au début de l’été 1894 d’être l’un des diffuseurs à Chalons du placard anarchiste A Carnot le tueur, publié suite à l’exécution d’Auguste Vaillant. Lors d’une perquisition la police avait saisi une collection de chansons anarchistes (dont La Carte d’électeur) habituellement chantées, selon la police, lors des réunions du groupe Les sangliers de la Marne, un exemplaire du journal L’International, interdit de circulation en France et un tract. Il travaillait à cette époque pour un fabricant de chandelles et semblait ne plus faire aucune propagande ayant plusieurs enfants à charge suite au départ de sa femme. Poursuivi pour "menaces contre le Président Carnot", ce qu’il nia fortement, condamnant et réprouvant les attentats anarchistes, il s’était engagé, lors de son interrogatoire, à informer les autorités de tout « ce qu’il apprendrait concernant les menées anarchistes ».
Il fut par la suite arrêté le 31 décembre 1896 avec Philippe Lebegue, Marie Roth et Edmond Victor. Jules Pie fut rayé du contrôle des anarchistes en 1902.