Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FABBRI, Amleto “CONTADINO”

Né le 16 février 1887 à Santarcangelo (Romagne) — mort le 25 mai 1941 — Ouvrier en chaussure — Santarcangelo (Italie) — West Hoboken (New Jersey) & Boston (Massachusetts) — Monterrey (Mexique)
Article mis en ligne le 21 mars 2014
dernière modification le 6 août 2024

par ps

Amleto Fabbri avait passé son enfance au Brésil où ses parents avaient émigré, puis après un retour au début des années 1900 dans son village natal, avait émigré aux États-Unis, où, au moins depuis 1908 il était membre du Circolo di studi sociali de West Hoboken, groupe qui édita notamment la brochure La nostra violenza dont une centaine d’exemplaires envoyés à La Spezia furent saisis par la police italienne suite à une dénonciation de l’infiltré S. Pandiani.

Amleto Fabbri était proche du groupe italien individualiste de Luigi Galleani et collabora sous le pseudonyme Contadino aux journaux Cronaca sovversiva (Barre-Vermont, juin 1903-mai 1919) et Era Nuova (Paterson, juin 1908-octobre 1917) où il écrivit notamment des articles en faveur du contrôle des naissances.

Après l’entrée en guerre et la mobilisation aux États-Unis en avril 1917, — où il défendit les positions galléanistes « contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale” — il avait fait partie — avec notamment R. Fantini, Nicolas Sacco, B. Vanzetti, M. Buda — de plusieurs dizaine de compagnons qui, pour échapper à cette mobilisation, avaient franchi le Rio Grande et s’étaient installés à Monterrey (Mexique) où ils avaient organisé une commune.

A la fin de la guerre et après un bref séjour aux États-Unis, il retournait avec sa femme et leurs enfants à Santarcangelo avec l’intention de faire la révolution en Italie. Il collabora alors à l’hebdomadaire Sorgiamo (Rimini, 17 janvier 1920-27 janvier 1923) organe de l’Union anarchiste en Émilie et souscrivait en 1920 à Umanità nova. Puis pour échapper à la police, il passait clandestinement en France, puis en Angleterre avant de rejoindre sa mère au Brésil et de revenir aux États-Unis.

Installé Boston où il travaillait comme ouvrier en chaussures, il recevait la revue Pensiero e Volontà (Rome, 1924-1926) de Malatesta et aux cotés de Aldino Felicani devint le secrétaire du Comité de défense de Sacco et Vanzetti jusqu’en 1926 où il fut remplacé par Giuseppe Moro. Il put alors faire venir à Boston sa famille restée en Italie.

En 1933 il organisa une conférence sur Luigi Galleani disparu 2 ans plus tôt. Il continua de collaborer à la presse anarchiste italo-américaine sous les pseudonymes Febo, Otelma ou simplement Amleto. Membre du Cercle Aurora de Boston il organisa de nombreuses sorties champêtres et fêtes de soutien aux prisonnierss politiques, à la presse libertaire, à la révolution espagnole. En juillet 1938, avec Aldino Felicani, il fonda le mensuel La Controcorrente (Boston) organe de lutte et d’agitation contre le fascisme.

Victime de plusieurs attaques cardiaques, Amleto Fabbri est décédé le 25 mai 1941 à Boston où il a été incinéré.