Fils de débitants en vins, Gustave Manhès était apprenti ferblantier quand il fut arrêté le 28 novembre 1895, pour « outrage et rébellion », lors du départ des conscrits envoyés aux compagnies de discipline. Il bénéficia d’un non-lieu le 14 décembre 1895.
Le 29 novembre 1906, il épousa Sophie Jean à Paris 2e. Il allait avoir trois enfants avec elle.
Gustave Manhés, qui demeurait 4 rue de Charonne, à Choisy-le-Roi, avait été arrêté le mardi 11 juillet 1911 au soir par la police de Choisy alors qu’il participait à une opération de sabotage des fils télégraphiques sur la ligne Paris-Orléans pour protester contre les compagnies de chemins de fer qui refusaient de réintégrer les grévistes révoqués en 1909 et 1910. Il fut trouvé porteur de « papillons » anarchistes et la police trouva, lors de la perquisition effectuée à son domicile, de nombreuses brochures anarchistes. Il passa en procès aux assises le 20 septembre 1911 et fut défendu par Me Pierre Laval, qui obtint son acquittement.
En avril 1914, il s’installa 48, rue Trousseau, à Paris 11e.
À la déclaration de guerre, il fut incorporé dans le 104e puis au 89e régiment territorial d’infanterie. En août 1915, il fut mis en sursis d’appel et affecté comme ouvrier à la Société des moteurs Salmson, à Billancourt. En octobre 1915, il s’installa 130, rue d’Aguesseau, à Boulogne.
Le 10 juillet 1916, il fut renvoyé de la maison Salmson parce qu’il incitait ses collègues à ralentir la production, arguant que le salaire était trop faible. Le 17 juillet, il fut embauché à la maison Blum, à Suresnes. Le même jour, il renouvela son abonnement au journal pacifiste Ce qu’il faut dire de Sébastien Faure.
Après guerre, Gustave Manhès milita au groupe de Boulogne-Billancourt de l’Union anarchiste jusqu’en 1924.
Le 1er mai 1931, il s’installa au 34, avenue des Moulineaux, à Billancourt. Il était alors ouvrier ajusteur et, selon la police n’attirait plus l’attention sur lui.